Trouble de stress post-traumatique

Mise à jour : 13/03/2024
Trouble de stress post-traumatique
Après un événement traumatisant, on peut le revivre en pensée et éprouver un sentiment de menace permanent. Il existe des aides et des thérapies pour retrouver un quotidien apaisé.

Le trouble de stress post-traumatique, qu’est-ce que c’est ?

Quand notre réaction face à un événement traumatisant dure dans le temps

Certains évènements, dans notre existence, peuvent produire un traumatisme. Ce risque existe lorsque notre vie est menacée, que nous sommes exposés à la mort d’autres personnes, que nous subissons des violences psychologiques, physiques ou sexuelles. Le traumatisme psychologique peut se définir comme une expérience dans laquelle nos capacités de défense psychiques ne sont pas suffisantes. On l’appelle aussi “psychotrauma” pour le distinguer des traumatismes physiques. 

Voici des exemples d’évènements susceptibles de provoquer un traumatisme : un accident de la route, un accident du travail, une maladie grave, le fait d’être témoin d’un geste suicidaire, un inceste, un viol, des maltraitances psychologiques dans l’enfance, le harcèlement à l’école, des violences dans le couple, l’inondation de sa maison, un attentat, une guerre.

Le traumatisme entraîne des manifestations particulières comme des cauchemars, le souvenir de l’événement qui surgit dans les pensées ou le fait de se tenir en permanence sur ses gardes. Celles-ci diminuent le plus souvent au fil du temps, grâce aux ressources que nous trouvons en nous-mêmes et autour de nous pour faire face au traumatisme. Quand ces manifestations persistent après plusieurs semaines et perturbent de manière importante notre quotidien, il peut s’agir d’un trouble de stress post-traumatique.

A noter : le « trouble de stress post traumatique » (TSPT) est le nom retenu dans les deux classifications utilisées dans le monde, la CIM-11 (Classification internationale des maladies, 11ème révision, 2022) et le DSM 5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition, 2015). En anglais, ce diagnostic porte le nom de PTSD, pour post traumatic stress disorder. Le diagnostic « d’état de stress post traumatique » figurant dans la CIM 10 (2008) est parfois encore utilisé.  

De préférence, vous pouvez, en journée :

  • composer le numéro national Aide aux victimes, le 116 006, pour des conseils et de l’information sur ce qu’il faut faire dans votre situation,
  • téléphoner à votre médecin traitant pour lui demander un rendez-vous en urgence,
  • localiser le Centre régional du psychotraumatisme (CRP) de votre région avec cette carte de France, appeler pour expliquer votre situation et demander à qui vous adresser.

Des symptômes caractéristiques

Dans le trouble de stress post-traumatique, trois types de symptômes sont présents en même temps :

  • Des souvenirs vifs de l’évènement qui s’imposent à la personne (“flashbacks”), des cauchemars. Elle revit la scène, avec les images, les bruits ou les odeurs. Elle est submergée par les émotions comme la peur. Les sensations physiques sont fortes.
  • L’évitement des pensées en lien avec l’évènement, l’évitement des activités, situations, personnes qui pourraient le rappeler.
  • Le sentiment d’une menace permanente, qui peut se manifester par un état de qui-vive, une hyper-vigilance, une réaction de sursaut au moindre bruit inattendu.

Ce trouble peut être associé à des insomnies, une anxiété, une dépression, ou des pensées suicidaires.

La dissociation, mécanisme involontaire qui peut s’installer

Face à un danger, notre cerveau fonctionne de manière inhabituelle. Nous sommes incapables de réfléchir et nous passons en mode automatique. Ainsi, notre premier réflexe en cas de menace est de nous immobiliser. Cela explique par exemple que dans certains cas, la personne ne tente pas de fuir, ni de se défendre contre un agresseur. Ces mécanismes commencent à être mieux compris grâce aux neurosciences. 

Une autre réaction, qui n’est pas volontaire non plus, consiste à se dissocier mentalement. La personne a le sentiment d’être coupée d’elle-même et de ses émotions, comme si elle était anesthésiée. Il s’agit d’un mécanisme d’adaptation du cerveau face à une situation traumatisante. On compare souvent la dissociation au disjoncteur qui coupe l’électricité dans la maison en cas de surtension.

L’expérience de la dissociation est difficile à décrire pour la personne qui la vit. Parfois, elle a même du mal à reconnaître qu’il s’agit d’une dissociation. Voici deux exemples de la manière dont cela peut se passer. Ils sont tirés d’une liste utilisée par les professionnels du traumatisme quand ils reçoivent une personne ayant été confrontée à un évènement violent (Peritraumatic dissociative experience scale, version française, 1999).

Ce qui se passait me semblait irréel, j’étais comme dans un rêve, ou au cinéma, ou en train de jouer un rôle.

Je me suis retrouvée sur le pilote automatique, je me suis mise à faire des choses que, je l’ai réalisé plus tard, je n’avais pas activement décidé de faire.

Chez certaines personnes, la dissociation ne se reproduit pas. Chez d’autres, le phénomène revient peu après l’évènement traumatisant ou des années plus tard. Il se déclenche lorsqu’une situation, un lieu, une personne, un détail, vient rappeler cet évènement. Ce symptôme peut conduire à poser le diagnostic de « troubles dissociatifs », à côté de celui du trouble de stress post-traumatique.

La dissociation peut aussi s’installer, notamment chez des adultes ayant subi des violences répétées dans l’enfance. La personne connaît alors des périodes fréquentes de dissociation. Dans certains cas particuliers et en fonction de critères précis, le diagnostic de « trouble dissociatif de l’identité » ou TDI (qui fait partie des troubles dissociatifs), peut être posé.

Les signes auxquels prêter attention

Le fait d’être confronté à un évènement violent n’entraîne pas forcément un traumatisme. Et dans une majorité des cas, le traumatisme ne provoque pas un trouble de stress post-traumatique. D’ailleurs, les chercheuses et les chercheurs s’interrogent encore sur les facteurs qui peuvent jouer dans la survenue, ou non, de ce trouble. Elles et ils considèrent, en tout cas, que celui-ci peut toucher n’importe qui.  

Aussi, il est bon après un tel évènement de prêter attention aux signes suivants : 

  • les cauchemars et les flash-backs où l’on revit la scène,
  • les pensées qui s’imposent à nous, nous ramenant à cet évènement,
  • les palpitations, les suées, la respiration rapide lorsqu’on se retrouve dans une situation similaire à l’événement.

Si certains de ces signes sont présents ou apparaissent avec un décalage de quelques mois, il est conseillé d’en parler. Et de consulter un professionnel de santé s’ils persistent.

Les vidéos d’animation réalisées par le Centre national de ressources et de résilience (CN2R) peuvent aider à mieux reconnaître ces « blessures invisibles », qu’on soit un adulte, un adolescent ou qu’on s’inquiète pour un enfant.

Parfois, on ne se rend même pas compte des effets que l’évènement a provoqués chez nous. D’autres fois, l’évènement est ancien et nous l’avons oublié, au moins en partie. Ainsi, il arrive qu’une personne ne soit pas consciente d’avoir vécu un traumatisme, mais ressente de la colère ou de la détresse sans pouvoir en identifier l’origine. Elle peut faire des cauchemars dans lesquels sa vie est en danger, sans que le scénario rappelle le ou les évènements précis.

Aussi, devant certains problèmes de santé mentale, il est utile de nous interroger sur la possibilité d’être concernés par un trouble de stress post-traumatique. La Haute autorité de santé (HAS) cite notamment :

Quelques idées reçues sur le trouble de stress post-traumatique

« Si c’était si grave, ce qui lui est arrivé, elle en aurait parlé depuis longtemps »

EN FAIT : Lorsqu’une personne vit un traumatisme, le fonctionnement de sa mémoire est perturbé. Il peut être difficile pour elle de se rappeler ce qui s’est passé, quand et où. Cette amnésie dure parfois des mois voire des années. Le souvenir de l’évènement peut revenir brutalement, à la vue d’une personne, d’un lieu qui le rappelle, ou bien d’un documentaire évoquant des faits similaires.

 « Quand on est traumatisé, c’est pour la vie »

EN FAIT : Il n’est jamais trop tard pour parler des évènements traumatisants qu’on a vécu et agir sur les symptômes de stress post-traumatique. Notre cerveau conserve des capacités de réorganisation à tout âge, et jusqu’à la fin de notre vie.

Comment traiter le trouble de stress post-traumatique

Trouble simple ou trouble complexe

A côté du « trouble de stress post-traumatique », décrit plus haut, il existe une seconde forme baptisée « trouble de stress post-traumatique complexe ». Le trouble complexe survient généralement lorsque l’évènement traumatisant dure longtemps, ou qu’il se répète sans que la personne puisse fuir ni se protéger. C’est le cas avec les violences sexuelles et les maltraitances dans l’enfance, le harcèlement, la violence au sein du couple, quand la personne est sous emprise ou dépendante, ou encore dans les génocides.

Dans le trouble complexe, d’autres symptômes viennent s’ajouter. La personne a des difficultés à contrôler ses émotions et un manque d’estime pour elle-même. Elle ressent de la honte, de la culpabilité ou un sentiment d’échec personnel en lien avec les évènements traumatiques. Elle a aussi des problèmes pour maintenir des relations suivies dans le temps et se sentir proche d’autres personnes, comme le précise la CIM-11.

Le traitement du « trouble de stress post-traumatique » dans sa forme simple dure, la plupart du temps, quelques mois. Le trouble complexe a des répercussions plus importantes sur la vie de la personne, et s’en rétablir demande plusieurs années.

La prise de conscience est venue quand ma fille a atteint l’âge que j’avais à l’époque. Ce qui m’avait été présenté par mon frère aîné comme des jeux, portait un autre nom : l’inceste. Avec l’aide de ma psychologue, j’ai aussi réalisé que les comportements de ma mère – à laquelle je trouvais beaucoup d’excuses – étaient des violences psychologiques. J’apprends à m’en protéger, à me sentir légitime dans mon ressenti.

De là, tout a changé. J’ai appris à reconnaître les dissociations, ces moments où je m’absente sans m’en rendre compte. J’identifie mieux qu’avant les situations du quotidien dans lesquelles on ne me respecte pas, quand c’est de l’abus. J’ai entamé une thérapie dans laquelle je reprends mon histoire depuis le début, en m’arrêtant sur chaque évènement traumatique. D’une séance sur l’autre, je vois que je suis moins submergée par les émotions. Certains évènements résistent encore, alors je continue.

J’étais en survie et maintenant, je commence à vivre.

Catherine C.

L’éducation thérapeutique

L’éducation thérapeutique, appelée aussi psychoéducation, est la première intervention recommandée dans le trouble de stress post-traumatique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela consiste à recevoir des informations sur le trouble, ses symptômes et les moyens d’y faire face, de la part de professionnels du psycho-traumatisme. Les consultations spécialisées dans le psycho-traumatisme la proposent.

La psychoéducation nous permet de mieux comprendre nos réactions, par exemple pourquoi nous ressassons l’évènement, pourquoi nous continuons à avoir l’impression de courir un danger. Elle nous aide à faire le lien entre le trouble et les douleurs physiques que nous pouvons éprouver, la fatigue, l’irritabilité. Nous pouvons recevoir des conseils sur d’autres manières de réagir, par exemple reprendre certaines de nos activités habituelles quand notre réflexe serait de nous isoler.

Dans le cas de traumatismes liés à des violences, la psychoéducation aide aussi à saisir comment l’agresseur a procédé, par exemple les moyens utilisés pour installer son emprise ou maintenir un système de domination.

Les thérapies

Le traitement recommandé, en plus de la psychoéducation, est le recours à une ou plusieurs thérapies. Pour un certain nombre d’entre elles, l’efficacité a pu être établie grâce à des études scientifiques. Ces thérapies ont été recensées par la société savante International society for traumatic stress studies (ISTSS), basée à Chicago (Etats-Unis).

Les TCC centrées sur le traumatisme

Ces thérapies cognitives et comportementales (TCC) reposent sur le constat que la personne conserve des pensées et des convictions qui ne sont pas adaptées concernant l’évènement traumatisant et ses conséquences. Ces pensées et convictions entraînent un évitement inutile de tout ce qui rappelle l’évènement et entretiennent un sentiment de menace permanente.

La personne est amenée à porter son attention sur ses convictions et aussi ses émotions, pour ensuite les modifier avec l’aide du thérapeute. Elle peut aussi décrire les pensées et images perturbantes liées au traumatisme et apprendre à y réagir différemment.

La « thérapie par exposition » peut également être utilisée. La personne est exposée en imagination aux souvenirs traumatiques, c’est-à-dire que le thérapeute lui demande de penser à l’évènement. Le thérapeute peut aussi choisir de l’exposer à des indices bien réels évoquant l’événement, par exemple un vêtement porté ce jour-là. L’objectif est que les réactions de la personne diminuent en intensité au fil des séances, un phénomène qualifié d’habituation.  

L’EMDR 

La thérapie EMDR (pour eye movement desensitization and reprocessing), ou désensibilisation et retraitement par les mouvements des yeux, repose sur l’idée que les pensées, les sentiments et les comportements négatifs de la personne découlent de souvenirs de l’évènement traumatisant que le cerveau n’a pas pu assimiler correctement.

Le thérapeute invite la personne à se concentrer sur les images, les pensées, les émotions et les sensations corporelles qui lui viennent en lien avec le traumatisme. Pendant ce temps, il demande à la personne de suivre du regard ses doigts qu’il déplace de droite à gauche devant ses yeux, de façon répétitive. Le thérapeute peut aussi faire entendre un son à la personne dans un casque, en alternant oreille droite et oreille gauche, ou encore tapoter le genou droit puis le genou gauche de la personne.

L’objectif est que les souvenirs perturbants soient retraités par le cerveau durant l’exercice, de manière à perdre leur vivacité et pouvoir être mis à distance.

Les thérapies développées pour le trouble complexe

Des thérapies plus récentes ont été développées pour traiter le trouble complexe. De ce fait, les chercheurs ont moins de recul concernant leur efficacité. Certaines sont prometteuses mais doivent encore faire leurs preuves. Utilisant les travaux menés en neurosciences, ces thérapies reposent sur les dernières théories expliquant les mécanismes de la mémoire, ainsi que ses dysfonctionnements en cas de traumatisme.

Ces thérapies ont pour objectif de transformer les souvenirs perturbants, qui reviennent de façon involontaire, en souvenirs classiques que la personne pourra se remémorer de manière volontaire. Ils prennent ainsi place dans la mémoire dite autobiographique, celle qui permet à la personne de se représenter les évènements de son existence dans l’ordre chronologique.

Dans la « thérapie par exposition à la narration », par exemple, le thérapeute amène la personne à retracer sa vie en la jalonnant avec des souvenirs heureux et d’autres malheureux. Au fil des séances, il s’arrête avec la personne sur chaque souvenir traumatique pour pratiquer une « thérapie par exposition », telle que décrite plus haut. L’objectif est que la personne, à force de revenir sur le récit de sa vie, d’en faire la « narration », replace les événements traumatiques dans le passé et puisse les évoquer sans ressentir de détresse. La thérapie de l’ICV (pour Intégration du cycle de vie) repose elle aussi sur ce principe.

D’autres thérapies, en complément

D’autres thérapies utilisées en dehors du trouble de stress post-traumatique peuvent être proposées, en complément des précédentes. Une certaine efficacité dans ce trouble a pu être établie pour le yoga, l’acupuncture et la stimulation magnétique transcrânienne, selon la société savante internationale ISTSS.

Les professionnels du psycho-traumatisme proposent notamment des techniques comme la relaxation, la cohérence cardiaque, l’EFT (pour Emotional freedom technique, ou technique de liberté émotionnelle, utilisant la stimulation des points d’acupuncture sur le corps) ou la thérapie des schémas (forme de TCC visant les schémas appris dans l’enfance ou l’adolescence).

Le recours aux médicaments

Lorsque les thérapies ne suffisent pas, ou s’il est difficile d’y avoir accès, des médicaments peuvent être proposés dans le traitement du trouble de stress post-traumatique.

Des antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) et de la famille des inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), ont montré un effet qualifié de modéré par la société savante internationale ISTSS.

S’aider par soi-même

Nous pouvons nous renseigner sur notre trouble. En lisant des articles, en regardant des vidéos sur internet (voir plus bas la rubrique « D’autres ressources »), en posant des questions à d’autres, nous pouvons comprendre ce qui nous arrive et mieux faire face aux symptômes

Nous pouvons écrire sur les évènements traumatisants, sur nos réactions, nos espoirs pour la suite. Mettre des mots sur ce que nous avons vécu aide à penser, et c’est particulièrement précieux quand un traumatisme nous en empêche. Il peut s’agir de tenir un journal intime, de glisser un carnet de notes dans son sac et de le remplir au coup par coup, ou d’écrire des lettres que l’on n’enverra pas.

Toutes les activités créatrices, comme le dessin, la peinture, la photographie, le théâtre, la danse, le chant, la musique, sont des moyens d’exprimer nos émotions et notre ressenti.

Il existe de nombreux groupes d’entraide réunissant des personnes ayant subi le même type de traumatismes. Certains sont des communautés virtuelles, via internet. D’autres permettent de se rassembler dans un lieu, par exemple des groupes de parole. On trouve maintenant des groupes en lien avec des traumatismes auparavant tabous, par exemple des hommes ayant subi des violences sexuelles, ou des parents ayant perdu un enfant en cours de grossesse.

Si la spiritualité fait déjà partie de notre quotidien, y recourir peut nous apporter de l’aide.

Vivre avec une personne concernée par le trouble de stress post-traumatique

Si nous vivons avec une personne concernée par le trouble de stress post-traumatique, nous pouvons être dérouté par ses réactions et nous sentir démunis.

Nous pouvons l’aider de plusieurs façons :

  • faire savoir à cette personne que nous sommes disponibles si elle a besoin de parler de l’évènement traumatique, par exemple en disant : “Si tu as envie ou besoin un jour ou l’autre de parler de ce qui t’es arrivé, je suis là”
  • poser nos limites par avance pour éviter de nous mettre en danger, comme le propose dcaius (un pseudo) sur son blog, en disant : “Si c’est trop difficile pour moi et que j’ai besoin de faire une pause dans la conversation, ou que tu me donnes moins de détails, je te le dirai”
  • chercher avec elle où consulter un professionnel, si elle ne l’a pas encore fait
  • admettre que notre vie de famille, conjugale ou sociale soit chamboulée pendant un certain temps
  • manifester notre affection et notre empathie pour ce qu’elle vit
  • nous autoriser à parler d’autre chose
  • nous donner le droit, à l’occasion, de nous sentir impuissant et frustré dans notre position de proche.

Si nous le souhaitons, nous pouvons jouer un rôle plus actif dans le rétablissement de notre proche. En observant ses réactions au quotidien, nous pouvons l’aider à chercher quelles sont les situations ou les liens qui déclenchent les souvenirs perturbants.

Lorsque cela se produit, le plus utile est de s’efforcer de garder son calme, de parler à la personne pour la ramener dans le présent, par exemple en lui décrivant ce qui se passe autour d’elle.

Nous pouvons être déstabilisés par les comportements de notre proche, inquiets de le voir se mettre en danger par des addictions ou des prises de risque. Il est bon de se rappeler que ce n’est pas une question de mauvaise volonté de sa part. Nous pouvons, peut-être, trouver des explications. Par exemple, nous pouvons remarquer que son alcoolisation massive survient toujours à l’heure où l’attentat (ou tout autre évènement traumatisant) s’est produit.

  • Découvrir la chaîne Youtube et les témoignages du Centre national de ressources et de résilience (CN2R), qui est un dispositif pour améliorer la prise en charge du psycho-traumatisme et aussi un portail d’information
  • Si on est une personne exilée ou si on connaît une personne exilée, consulter la page dédiée sur le site du CN2R, avec des fiches en anglais, géorgien, swahili, albanais, bengali, dari, arabe, pachto, tchétchène
  • Contacter l’une des associations du réseau France victimes, présent partout en France
  • S’informer sur les conséquences des violences psychologiques, physiques ou sexuelles et trouver comment se faire aider sur le site de l’association Mémoire traumatique et victimologie
  • Lire ce que dcaius (un pseudo) dit de son trouble complexe et des ressources qui aident à y faire face sur son blog Survivre et s’épanouir
  • Regarder les vidéos de professionnels intervenant dans les conférences de l’Association francophone du trauma et de la dissociation (AFTD)
  • Ecouter l’épisode du podcast Emotions sur Louie Media “Stress post-traumatique : comment s’inscrit-il dans notre corps ?” si on se sent prêt à se confronter à des récits difficiles
  • Rédiger en ligne son journal Memo de vie, pour recomposer un récit chronologique des événements traumatisants et faciliter leur compréhension, un service confidentiel proposé par l’association France Victimes
  • Lire avec son enfant le livret “Quand on te fait du mal” s’appuyant sur les dessins poétiques de Claude Ponti, pour lui apprendre à reconnaître une violence psychologique, physique ou sexuelle – réalisé par l’association Mémoire traumatique
  • Trouver comment réagir en cas de violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants sur le site du collectif associatif Prévenir et protéger

Cet article a été écrit par Estelle Saget (Psycom). 

Ont été sollicités pour cet article : Catherine C., personne concernée par le trouble de stress post-traumatique complexe, Sylvie Molenda, psychologue clinicienne et de recherche au Centre régional du psycho-traumatisme à Lille, Muriel Salmona, psychiatre spécialisée en psychotraumatologie exerçant en libéral et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, Cyril Tarquinio, professeur de psychologie et directeur du Centre Pierre Janet (service de consultations en psychologie intégré à l’université de Lorraine) à Metz (Moselle), Guillaume Vaiva, professeur de psychiatrie et chef du service de psychiatrie adulte du CHU de Lille.

© Psycom – Tous droits réservés

Catherine C. déclare ne pas avoir de lien d’intérêts en rapport avec cet article.

Sylvie Molenda est responsable du pôle formation et bonnes pratiques du Centre national de ressources et de résilience (CN2R). Elle est présidente du groupe de travail « Évaluation et prise en charge des syndromes psychotraumatiques chez les adultes », chargé par la Haute autorité de santé de proposer en 2022 une recommandation de bonne pratique.

Estelle Saget déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé (médicaments, dispositifs médicaux, matériel médical, e-santé, marketing médical, etc.).

Muriel Salmona est membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), créée en janvier 2021 afin de recueillir les témoignages des victimes et de proposer des mesures. Elle est également membre du comité scientifique de la chaire internationale Mukwege sur “La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits” à l’université de Liège (Belgique). Muriel Salmona est elle-même une personne concernée. Elle s’est rétablie d’un trouble de stress post-traumatique complexe, causé par des violences psychologiques et sexuelles durant l’enfance.

Cyril Tarquinio est rédacteur en chef de la revue scientifique spécialisée the European Journal of Trauma and Dissociation (Elsevier). Il est membre du comité de l’Association francophone du trauma et de la dissociation.

Guillaume Vaiva a reçu entre 2018 et 2021 des financements des laboratoires pharmaceutiques Otsuka et Janssen-Cilag comme orateur ou consultant. Il est co-responsable scientifique du Centre national de ressources et de résilience (CN2R). Il est également responsable de la mission nationale d’appui au déploiement du dispositif VigilanS en prévention du suicide.

Ces déclarations peuvent être vérifiées sur la Base Transparence Santé du Ministère de la Santé.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat entre Psycom et Santé publique France.