[VU SUR LE WEB] Ce que les villes peuvent faire pour améliorer la santé mentale de leurs habitants : c’était le sujet du colloque international organisé à Nantes les 1er et 2 décembre. En effet, de nombreux facteurs liés à l’environnement des citadins ont un impact sur leur bien-être, qu’il s’agisse des espaces verts, du bruit, de la facilité à se déplacer ou des occasions de rencontres.
Sur Télénantes, Rachel Bocher, psychiatre au CHU de Nantes et commissaire scientifique de l’événement, appelle de ses vœux une ville où il est “plus facile de circuler, plus accessible, une ville qui permet la rencontre“.
De nombreux travaux scientifiques montrent que le contact avec la nature favorise la santé mentale. Une étude publiée en décembre dans la revue Environnemental Research par une équipe espagnole montre notamment l’intérêt de la règle dite 3-30-300. Ce trio bénéfique consiste “à voir au moins trois arbres depuis son habitation, à occuper un quartier arboré d’au moins 30% et à habiter à 300 mètres, ou moins, d’un parc ou d’une forêt”, explique Stella Roca, journaliste au magazine Marie-Claire.
De plus en plus de villes, dans le monde, se préoccupent de la création d’espaces verts. “Forêts urbaines, toits végétalisés, restauration de rivière ou introduction d’une « trame noire » favorisant le retour des animaux nocturnes : les villes multiplient les initiatives pour ramener la biodiversité en ville”, écrit Violaine Colmet Daâge, journaliste pour le media indépendant Reporterre.
- Lire l’article “Cinq initiatives pour ensauvager la ville” publié le 7 décembre par Reporterre
- Ce que disent les responsables des espaces verts interrogés par l’Observatoire des villes vertes, à lire sur La Gazette des communes
De nombreuses villes portent aussi leurs efforts sur les possibilités de rencontres, en créant des lieux ouverts à tous, des places, des promenades comme l’aire de jeux “Le miroir d’eau” face au château de Nantes. Des événements réunissant les générations jouent un rôle important, qu’il s’agisse de manifestations artistiques ou sportives comme les Jeux Olympiques à Paris en 2024. En luttant contre la solitude et l’isolement, les élus et les administrations des villes contribuent au bien-être des habitants.
- Voir la vidéo “Culture art, loisirs et santé mentale” tournée au Brésil, au Japon et ailleurs pour le colloque, sur Youtube
L’épidémie de Covid a accéléré la mobilisation des villes pour le bien-être de leurs habitants – même si la santé reste, en France, une compétence de l’Etat. Cela passe notamment par les Conseils locaux de santé mentale (CLSM), qui permettent de répondre aux besoins de manière coordonnée. Plusieurs métropoles à travers le monde comme Barcelone (Espagne), Ouagadougou (Burkina Faso) ou Seattle (Etats-Unis) ont déjà signé l’Appel de Nantes, déclarant que “la santé mentale c’est aussi l’affaire des villes”.
- Télécharger L’appel de Nantes (en français et en anglais), avec sa trentaine d’agglomérations signataires
- Ecouter la maire Johanna Rolland, sur la chaîne Youtube de la ville
- Lire l’entretien avec le responsable du Centre national de ressources et d’appui des CLSM, Jean-Luc Roelandt, dans La Gazette des communes