La santé mentale et le travail

Mise à jour : 24/09/2024
La santé mentale et le travail
Le risque de se trouver en souffrance au travail ou en burnout concerne chacun d'entre nous. Il existe des moyens pour s'en prémunir et si nécessaire, obtenir de l'aide.

Comment préserver notre santé mentale au travail

Le travail peut avoir des effets bénéfiques sur notre santé mentale. Il renforce notre sentiment d’avoir notre place dans la société, nous donne une identité à travers notre profession, participe à l’estime de soi. Mais il peut aussi être à l’origine de problèmes de santé mentale. Comme dans notre vie personnelle, nous pouvons connaître dans notre emploi des périodes de bien-être et d’autres de mal-être.

Au travail, notre bien-être dépend de nombreux facteurs sur lesquels nous n’avons pas le pouvoir d’agir directement, par exemple la situation financière de l’entreprise qui nous emploie, les conditions de travail ou l’ambiance générale. Cependant, il existe des moyens d’agir, au quotidien, pour préserver notre santé mentale.

En voici quelques-uns, proposés par le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, organisme gouvernemental, et par le site canadien Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale.

  • Faire des pauses régulières, même courtes. Une pause pour s’étirer, boire un thé, écouter de la musique, téléphoner ou envoyer un texto à un proche contribue à réduire le stress. On peut aussi aller livrer des documents en mains propres à des collègues, sortir marcher ou faire un tour de vélo.
  • Eviter le stress inutile en…
    • apprenant à dire « non »
    • classant les tâches et responsabilités en deux catégories, urgentes et non urgentes
    • reconnaissant nos limites et en acceptant que nous ne pouvons pas tout faire
  • Décomposer les tâches qui nous semblent insurmontables en plusieurs petits objectifs successifs
  • Demander de l’aide et laisser les autres nous aider
  • Porter notre attention sur nos réussites dans notre travail
  • S’entraîner afin de se sentir assez à l’aise pour dire « Je ne sais pas » lorsque c’est le cas
  • Penser aux façons dont nous pourrions rendre service à nos collègues. Lorsque nous adoptons des comportements aidants, cela peut nous aider à moins ressentir le stress.
  • Mieux gérer les conflits avec nos collègues.
    • En cas de problème avec un collègue, on peut discuter des faits entourant le conflit avec une personne en qui nous avons confiance. Elle pourra nous donner une autre opinion et nous aider à ajuster notre perception de la situation.
    • Nous pouvons nous asseoir en privé avec notre collègue. Il est important, à ce moment-là, de résister à l’envie de blâmer ou d’humilier l’autre. Nous devons nous concentrer seulement sur la solution en nous demandant : quel changement peut être apporté ?
    • Si la tâche semble trop ardue, nous pouvons demander à une autre personne que nous respectons tous les deux de nous aider à le faire.

Quand le travail fait souffrir

Le travail peut être à l’origine de souffrance. Celle-ci peut notamment prendre la forme du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout. Il s’agit du phénomène par lequel une personne “se consume” au travail, une forme de surmenage extrême qui mène à l’épuisement émotionnel, physique et psychique. Le risque de burnout est avéré lorsque les conditions de travail génèrent des tensions fortes et sont exigeantes du point de vue émotionnel. 

Plus généralement, de mauvaises conditions de travail peuvent entraîner des problèmes de santé mentale ou aggraver des troubles psychiques existants. Les situations qui surviennent au travail et mettent en danger notre santé mentale sont regroupées sous le terme de risques psychosociaux. Ceux-ci incluent : 

  • le stress
  • le harcèlement moral ou sexuel
  • les conflits entre personnes ou entre équipes
  • les violences du type insultes, menaces, agressions, commises par des personnes externes au travail, par exemple des clients
  • le burnout.

Les risques psychosociaux peuvent se traduire, pour chacune et chacun d’entre nous, par un mal-être ou une souffrance, des addictions au tabac, à l’alcool, au cannabis ou à d’autres drogues, une dégradation de notre santé physique et mentale. Si une telle situation s’installe, il existe des moyens de se faire aider et accompagner. 

Quelques idées reçues sur le mal-être au travail 

« Il faut vraiment être fragile psychologiquement pour faire une dépression à cause de son travail ».

EN FAIT : Le travail a connu de profondes transformations, lesquelles peuvent engendrer des effets néfastes pour la santé mentale. Par exemple, le rythme s’est intensifié, nombre d’emplois se sont précarisés, l’automatisation et la dématérialisation se sont développées (Journée scientifique INVS, 2009).

« On ne peut pas prévenir les risques psychosociaux. On ne peut agir que si la personne est déjà en souffrance ».

EN FAIT : Il est possible de s’organiser pour éviter que ces problèmes surviennent. C’est même une obligation des employeurs, qui doivent tout faire pour garantir le risque zéro. Pour cela, une réflexion peut être menée sur les pratiques de management en vigueur dans l’entreprise ou l’établissement. Les employeurs peuvent aussi programmer des interventions de gestion du stress, des cellules d’écoute, des programmes de gestion de la violence ou proposer un accompagnement personnalisé ou coaching aux personnes qui le souhaitent. 

Ce qui augmente le risque d’un burnout

Le risque de souffrance au travail et de burnout augmente lorsqu’une entreprise, ou bien un poste précis au sein de cette entreprise, cumule certains facteurs. Ceux-ci sont aujourd’hui clairement identifiés par les chercheurs, qui les rangent en six grandes catégories (INRS, 2019).

Ces facteurs ne produisent pas leurs effets de manière systématique. Néanmoins, il est utile de les connaître pour réunir le maximum d’informations pertinentes au moment d’accepter un emploi. Nous pouvons aussi les passer en revue lorsque nous occupons déjà un poste, pour évaluer le risque auquel nous nous exposons et trouver des arguments pour obtenir des adaptations.

A l’échelle de l’entreprise ou de l’établissement, ces facteurs sont autant de leviers que l’employeur ou les instances représentatives du personnel peuvent actionner pour améliorer la qualité de vie au travail. 

L’intensité du travail

Plus la durée du travail est élevée, plus le rythme est intense, et plus le risque augmente. Parmi les facteurs entrant dans cette catégorie :  les longues journées de travail, les horaires atypiques (par exemple le travail de nuit, en fin de semaine ou avec de longues coupures dans la journée), les horaires imprévisibles, les contraintes de rythme comme des délais serrés et stricts ou des cadences élevées, les objectifs irréalistes ou flous, l’exigence de polyvalence non maîtrisée (il faudrait savoir tout faire sans avoir reçu de formation pour cela), les instructions contradictoires et plus généralement, le déséquilibre entre beaucoup d’efforts demandés et peu de récompense. 

Les exigences émotionnelles

Certains métiers ou certaines cultures d’entreprise impliquent de maîtriser ses propres émotions et de montrer, à la place, des émotions jugées appropriées. Cette nécessité concerne particulièrement les métiers de services (par exemple hôtesse de l’air, steward, contrôleur des transports en commun), les métiers relationnels (par exemple dans le commerce, l’enseignement, la formation) ou encore les professions du soin. Les exigences émotionnelles sont élevées lorsque l’affichage du sourire ou de la bonne humeur est imposé en toutes circonstances, lors du contact avec le public dans des situations pouvant générer des tensions et au contact de la souffrance ou la détresse humaine.

Le manque d’autonomie

Faute d’autonomie dans notre travail, nous n’avons pas le pouvoir de nous organiser à notre façon et de mettre à profit notre expérience pour atteindre les objectifs qui nous sont fixés. Cela inclut le fait d’avoir peu de marge de manœuvre au moment de prendre nos décisions, de ne pas être consulté quant à la manière d’effectuer les tâches qui nous sont confiées, de ne pas pouvoir mobiliser l’ensemble de nos compétences ni prendre des initiatives. 

Les relations dégradées entre collègues

Lorsque les rapports sociaux sont dégradés au travail, le risque de souffrance et de burnout augmente. Cette catégorie inclut les relations avec les collègues ou avec la hiérarchie, l’aide reçue et la reconnaissance obtenue de leur part, l’équité entre collaborateurs dans les efforts demandés et les avantages octroyés. De manière plus large, cela concerne aussi les perspectives de carrière, les procédures d’évaluation du travail, l’attention portée au bien-être des personnes. Les situations de harcèlement moral entrent également dans cette catégorie. 

Les conflits de valeurs

Il peut exister un conflit entre ce qui est exigé de nous au travail et nos valeurs professionnelles, personnelles ou sociales. Nous pouvons souffrir, par exemple, de faire un travail que nous jugeons inutile, de vendre un crédit à des personnes à très faibles revenus alors que nous jugeons cette pratique non éthique, ou encore de faire la promotion d’une méthode que nous savons inefficace. 

L’insécurité vis à vis de l’avenir

Plus nous éprouvons de l’insécurité par rapport à notre emploi, plus le risque de souffrance augmente.  Il peut s’agir de la peur de le perdre, mais aussi de voir baisser notre niveau de salaire, que notre contrat précaire ne soit pas renouvelé, que notre métier change ou disparaisse, que l’établissement ou l’entreprise qui nous salarie connaisse des restructurations nous obligeant à changer de poste ou à déménager. 

Quelles obligations pour l’employeur ?

La loi impose des obligations à l’employeur en matière de santé mentale. Ces dispositions figurent dans le Code du travail. 

Protéger les personnes

« L’employeur se voit dans l’obligation de veiller à la santé physique et psychique de ses salariés et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs : actions de prévention des risques professionnels, actions d’information et de formation, mise en place d’une organisation et de moyens adaptés » (article L 4121-1 du Code du travail). 

Prévenir les risques psychosociaux

L’employeur doit éviter les risques psychosociaux (article L. 4121-2 du Code du travail) et se baser pour cela sur les principes généraux de prévention. Parmi ceux-ci figure notamment la nécessité de :

  • « combattre les risques à la source et adapter le travail à l’homme. Cela implique d’intervenir en amont pour prévenir les risques psychosociaux : conception de postes de travail adaptés, choix des méthodes de travail et de production, en vue par exemple de limiter le travail monotone et le travail cadencé, soutien technique aux opérateurs pour la réalisation des activités, adaptation des charges de travail, etc. »
  • « planifier la prévention en y intégrant dans un ensemble cohérent la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral ou sexuel ». 

Pourquoi le mal-être de l’un est le problème de toutes et tous

Lorsqu’une personne vit une situation de souffrance au travail, cela a des répercussions négatives sur toute l’équipe et sur l’organisation de l’entreprise, parmi lesquelles : 

  • une surcharge de travail
  • la détérioration du climat dans l’entreprise ou l’établissement
  • une baisse de la performance de l’entreprise, c’est à dire de sa capacité à atteindre ses objectifs
  • une augmentation du stress
  • la démotivation.

C’est pourquoi le mal-être de l’un est le problème de toutes et tous, au sein de l’entreprise ou de l’établissement. Dans sa recherche de solutions, l’employeur devra impliquer la personne en souffrance, mais aussi prendre en compte l’équipe de travail.  

Des signes auxquels prêter attention

Il n’est pas facile de réaliser que nous nous trouvons dans une situation de souffrance au travail. Souvent, c’est une personne de notre entourage qui s’en aperçoit la première et nous alerte. Nous pouvons cependant prêter attention à certains signes et, en cas de doute, en parler à notre entourage ou à notre médecin traitant.

La souffrance au travail se traduit par des manifestations plus ou moins fortes selon les personnes et les circonstances. Voici les principales, recensées par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).

  • Vous vous sentez plus nerveux, irritable, angoissé, agressif, triste. Vous pleurez souvent, vous vous repliez sur vous-même, vous avez du mal à coopérer.
  • Vous vous sentez moins efficace dans votre travail. Vous avez du mal à vous concentrer, vous commettez des erreurs, des oublis.
  • Vous avez des petits soucis de santé : des maux de tête, des douleurs musculaires ou articulaires, des insomnies, des palpitations.
  • Vous ressentez le besoin de consommer des produits ou des médicaments pour « tenir le coup » : café, tabac, alcool, drogue, somnifères, anxiolytiques.
  • Votre comportement alimentaire change. Vous mangez plus, vous grignotez ou vous n’avez plus d’appétit.

Qui pour nous aider 

En cas de souffrance au travail, nous pouvons demander de l’aide et trouver du soutien pour rechercher des solutions adaptées à la situation. Nous pouvons solliciter des personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. 

Un ou une collègue de confiance

Nous pouvons parler de nos difficultés à un ou une collègue en qui nous avons confiance. Cette personne peut nous aider à prendre du recul sur la situation et nous apporter du soutien. Même si ce n’est pas son rôle, un ou une collègue peut souhaiter nous écouter et chercher des solutions avec nous par solidarité.  

Le manager de proximité

Le ou la manager de proximité est notre responsable direct, au niveau hiérarchique. Il ou elle peut jouer un rôle déterminant, s’il est dans une posture de bienveillance et d’écoute et si l’employeur lui donne un pouvoir d’agir. Son soutien doit permettre une réflexion partagée sur les conditions favorables à une amélioration de la situation. Le service des Ressources humaines peut également jouer ce rôle. 

Le médecin du travail

L’interlocuteur légitime, en cas de mal-être au travail, est le médecin du travail. Bien souvent, il ou elle exerce hors de l’entreprise, dans un service partagé par plusieurs entreprises. Nous pouvons prendre rendez-vous avec ce médecin à tout moment, à notre initiative. Il ou elle peut nous conseiller sur les soins nécessaires, sans toutefois les prodiguer. Il ou elle peut proposer à notre employeur des aménagements du poste de travail ou du temps de travail, nous retirer des tâches pendant un certain temps (restriction de poste). Et se mettre en contact avec notre médecin traitant ou notre psychiatre, si nécessaire.

L’employeur, également, peut demander conseil au médecin du travail ou le solliciter pour la visite médicale d’un collaborateur qu’il percevrait en difficulté. En effet, le Code du travail autorise à solliciter une visite médicale « à la demande de l’employeur ». Cette visite permet au médecin d’orienter le salarié et de l’accompagner de manière confidentielle.

Le service de santé au travail

Dans certaines entreprises ou établissements de taille importante, il existe un service de santé au travail. En plus du médecin du travail, le service compte d’autres professionnels : infirmier ou infirmière, assistant social ou assistante sociale, psychologue du travail. Ces personnes sont généralement plus disponibles et peuvent nous apporter du soutien, quand nous sommes en difficulté sur notre poste de travail. Elles peuvent intervenir en urgence si notre mal-être se traduit par une crise d’angoisse, des pleurs ou d’autres manifestations.

Les représentants du personnel

Dans une entreprise, les représentants du personnel (par exemple les élus du comité social et économique, CSE) peuvent nous apporter des informations sur nos droits. Ils peuvent aussi intervenir en cas de danger pour la santé mentale des personnes, par exemple en usant de leur droit d’alerte. Ces représentants peuvent appartenir ou non à une organisation syndicale de salariés (par exemple la CFDT, la CGT, Sud…).

Le médecin traitant

Notre médecin traitant peut évaluer notre état de santé et prodiguer des soins. Si nécessaire, il peut prescrire un arrêt de travail.

Les thérapeutes spécialisés 

Les consultations de souffrance au travail sont ouvertes à toute personne en difficulté psychique du fait de conflits, de harcèlement, d’épuisement liés au travail. Leurs thérapeutes sont extérieurs à l’entreprise. Aussi, ils ou elles sont peuvent analyser avec du recul une situation professionnelle source de souffrance et nous aider à y faire face.

Les associations d’aide aux victimes

En cas de harcèlement moral ou sexuel au travail, des associations d’aide aux victimes d’infraction peuvent apporter information et soutien dans les démarches. Il existe un numéro national d’aide aux victimes, le 116 006.

Que faire en cas de burn-out

Prendre soin de soi

Lorsque nous sommes épuisés, nous nous racontons des histoires dans l’idée de tenir : « Ce n’est pas si grave », « ça va passer ».  Nous n’envisageons pas l’arrêt de travail alors que cette démarche est presque toujours une nécessité en cas de burn-out. Cet arrêt doit nous permettre, d’abord, de nous reposer. Il est également nécessaire pour nous aider à prendre du recul et comprendre ce qui nous arrive. Enfin cette période de répit doit nous laisser le temps de réfléchir à la suite.

Lorsque nous consultons notre médecin traitant, il ou elle peut proposer cet arrêt, ou bien nous pouvons le demander. Il ou elle peut nous recommander, en plus, le suivi par une ou un psychothérapeute, par exemple dans une consultation spécialisée dans la souffrance au travail. Ce suivi, assorti ou non d’une prescription de médicaments, atteste de la gravité de notre état vis-à-vis du médecin conseil de la sécurité sociale. C’est important, car tout arrêt maladie peut faire l’objet d’un contrôle de sa part, destiné à vérifier si cet arrêt est justifié du point de vue médical. 

Notre médecin traitant peut également prescrire un bilan neuropsychologique, pour attester des atteintes à la concentration, la mémoire et les facultés de logique.

Faire respecter nos droits

La ou le médecin du travail peut, si nous l’informons de la situation, interpeller la direction de l’entreprise, son Comité social et économique (CSE, l’instance de représentation du personnel, remplaçant le CHSCT) ou sa Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT). Ces différents interlocuteurs sont alors tenus d’identifier les dysfonctionnements qui ont entraîné notre burn-out. Ils doivent analyser le poste que nous occupons et de façon plus large, les conditions de travail dans l’entreprise, puis faire des propositions pour y remédier.  

Nous pouvons également demander au médecin du travail d’interpeller ces interlocuteurs sans qu’il donne notre nom. Il est dans son rôle en rapportant les dysfonctionnements qui, au-delà de notre cas personnel, mettent en danger la santé des salariés. Nous pouvons aussi contacter nous même les membres du personnel élus au CSE pour évoquer avec eux notre situation en leur demandant, si besoin, de garder notre démarche confidentielle. 

Par ailleurs, nous pouvons solliciter un assistant ou une assistante de service social pour nous accompagner dans les démarches médicales et administratives. Certaines consultations de souffrance au travail le proposent. Nous pouvons également demander un accompagnement par le service social de notre caisse d’assurance maladie.

Envisager un retour au travail

Lorsque nous avons récupéré et que nous nous sentons capables de réfléchir plus posément à notre situation, nous pouvons envisager de revenir au travail, ou pas. Il est nécessaire de mesurer les conséquences des deux options pour notre santé, tout en tenant compte de nos contraintes financières.

Le retour est une option si nous estimons que nos conditions de travail peuvent changer et que notre santé mentale, à l’avenir, pourra être préservée. Nous pouvons notamment demander que soient étudiés certains de ces dispositifs :

  • Un aménagement de notre poste par l’employeur
  • Une reprise avec un temps partiel thérapeutique (si on exerce dans le privé, si on exerce dans le public), qui peut être prescrit par notre médecin traitant
  • Une mutation sur un autre poste, ailleurs dans l’entreprise.

Le retour implique un « examen médical de reprise » par le médecin du travail, qui donne un avis d’aptitude ou d’inaptitude. Dans ce dernier cas, il peut nous être proposé un reclassement dans un autre métier, assorti d’une formation.

Durant notre arrêt, nous pouvons demander à tout moment une visite de pré-reprise avec la ou le médecin du travail, même si aucune date n’est fixée pour notre retour. A la suite de cette visite, elle ou il peut faire des recommandations à notre employeur pour permettre notre maintien dans l’entreprise ou notre reconversion.

Par ailleurs, il est possible de rester en arrêt et de bénéficier d’un « essai encadré » pour tester comment se passerait notre retour au travail, avec ou sans aménagement du poste. Il est également possible de faire durant l’arrêt un bilan de compétences, puis de suivre une formation.

Envisager de quitter notre emploi

L’autre option consiste à quitter notre emploi. Ce départ peut être envisagé si nous constatons que les conditions ne pourront pas être réunies pour préserver notre santé mentale, si nous avons perdu toute confiance vis-à-vis de notre employeur ou si, malgré le temps écoulé, il nous paraît impensable d’y retourner.

Au moment d’explorer cette option, il est utile de nous renseigner sur les conditions de départ les plus protectrices pour nous, notamment pour le versement des allocations chômage. Il existe des alternatives à la démission que nous pouvons négocier, comme une rupture conventionnelle.

Dans certains cas, il est possible de demander la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), ce qui permet d’obtenir de son entreprise un contrat de rééducation professionnelle en entreprise et d’accéder à des services dédiés d’accompagnement à l’emploi (Cap Emploi). Sur d’autres critères, nous pouvons être reconnu invalide et obtenir, de manière temporaire, une pension d’invalidité de la sécurité sociale compensant en partie notre perte de salaire. 

Dans l’option d’un départ, nous pourrons ensuite chercher un emploi ailleurs ou envisager une reconversion professionnelle. Dans tous les cas, nous pouvons prendre conseil autour de nous pour nous éclairer. Les personnes ayant elles-mêmes fait l’expérience d’un burn-out peuvent notamment être de bon conseil. 

Cet article a été écrit par Estelle Saget (Psycom). 

© Psycom – Tous droits réservés

Estelle Saget déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé (médicaments, dispositifs médicaux, matériel médical, e-santé, marketing médical, etc.).

Cette déclaration peut être vérifiée sur la Base Transparence Santé du Ministère de la Santé.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat entre Psycom et Santé publique France.