Lorsque nous consultons notre médecin traitant, il ou elle peut proposer cet arrêt, ou bien nous pouvons le demander. Il ou elle peut nous recommander, en plus, le suivi par une ou un psychothérapeute, par exemple dans une consultation spécialisée dans la souffrance au travail. Ce suivi, assorti ou non d’une prescription de médicaments, atteste de la gravité de notre état vis-à-vis du médecin conseil de la sécurité sociale. C’est important, car tout arrêt maladie peut faire l’objet d’un contrôle de sa part, destiné à vérifier si cet arrêt est justifié du point de vue médical.
Notre médecin traitant peut également prescrire un bilan neuropsychologique, pour attester des atteintes à la concentration, la mémoire et les facultés de logique.
Faire respecter nos droits
La ou le médecin du travail peut, si nous l’informons de la situation, interpeller la direction de l’entreprise, son Comité social et économique (CSE, l’instance de représentation du personnel, remplaçant le CHSCT) ou sa Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT). Ces différents interlocuteurs sont alors tenus d’identifier les dysfonctionnements qui ont entraîné notre burn-out. Ils doivent analyser le poste que nous occupons et de façon plus large, les conditions de travail dans l’entreprise, puis faire des propositions pour y remédier.
Nous pouvons également demander au médecin du travail d’interpeller ces interlocuteurs sans qu’il donne notre nom. Il est dans son rôle en rapportant les dysfonctionnements qui, au-delà de notre cas personnel, mettent en danger la santé des salariés. Nous pouvons aussi contacter nous même les membres du personnel élus au CSE pour évoquer avec eux notre situation en leur demandant, si besoin, de garder notre démarche confidentielle.
Par ailleurs, nous pouvons solliciter un assistant ou une assistante de service social pour nous accompagner dans les démarches médicales et administratives. Certaines consultations de souffrance au travail le proposent. Nous pouvons également demander un accompagnement par le service social de notre caisse d’assurance maladie.
Envisager un retour au travail
Lorsque nous avons récupéré et que nous nous sentons capables de réfléchir plus posément à notre situation, nous pouvons envisager de revenir au travail, ou pas. Il est nécessaire de mesurer les conséquences des deux options pour notre santé, tout en tenant compte de nos contraintes financières.
Le retour est une option si nous estimons que nos conditions de travail peuvent changer et que notre santé mentale, à l’avenir, pourra être préservée. Nous pouvons notamment demander que soient étudiés certains de ces dispositifs :
- Un aménagement de notre poste par l’employeur
- Une reprise avec un temps partiel thérapeutique (si on exerce dans le privé, si on exerce dans le public), qui peut être prescrit par notre médecin traitant
- Une mutation sur un autre poste, ailleurs dans l’entreprise.
Le retour implique un « examen médical de reprise » par le médecin du travail, qui donne un avis d’aptitude ou d’inaptitude. Dans ce dernier cas, il peut nous être proposé un reclassement dans un autre métier, assorti d’une formation.
Durant notre arrêt, nous pouvons demander à tout moment une visite de pré-reprise avec la ou le médecin du travail, même si aucune date n’est fixée pour notre retour. A la suite de cette visite, elle ou il peut faire des recommandations à notre employeur pour permettre notre maintien dans l’entreprise ou notre reconversion.
Par ailleurs, il est possible de rester en arrêt et de bénéficier d’un « essai encadré » pour tester comment se passerait notre retour au travail, avec ou sans aménagement du poste. Il est également possible de faire durant l’arrêt un bilan de compétences, puis de suivre une formation.
Envisager de quitter notre emploi
L’autre option consiste à quitter notre emploi. Ce départ peut être envisagé si nous constatons que les conditions ne pourront pas être réunies pour préserver notre santé mentale, si nous avons perdu toute confiance vis-à-vis de notre employeur ou si, malgré le temps écoulé, il nous paraît impensable d’y retourner.
Au moment d’explorer cette option, il est utile de nous renseigner sur les conditions de départ les plus protectrices pour nous, notamment pour le versement des allocations chômage. Il existe des alternatives à la démission que nous pouvons négocier, comme une rupture conventionnelle.
Dans certains cas, il est possible de demander la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), ce qui permet d’obtenir de son entreprise un contrat de rééducation professionnelle en entreprise et d’accéder à des services dédiés d’accompagnement à l’emploi (Cap Emploi). Sur d’autres critères, nous pouvons être reconnu invalide et obtenir, de manière temporaire, une pension d’invalidité de la sécurité sociale compensant en partie notre perte de salaire.
Dans l’option d’un départ, nous pourrons ensuite chercher un emploi ailleurs ou envisager une reconversion professionnelle. Dans tous les cas, nous pouvons prendre conseil autour de nous pour nous éclairer. Les personnes ayant elles-mêmes fait l’expérience d’un burn-out peuvent notamment être de bon conseil.