Santé mentale des seniors, en finir avec les stéréotypes

Publié le 09/10/2023
De nombreuses initiatives visent à lutter contre les idées reçues concernant les plus âgés d'entre nous. Ces personnes ne sont pas forcément tristes, malades et asexuées.

[VU SUR LE WEB] Les préjugés sur le vieillissement sont nombreux, et la santé mentale des personnes qui dépassent les 65 ans en pâtit. “Les seniors seraient toutes et tous tristes, malades, incapables, passifs et asexués”, résume l’association suisse de promotion de la santé mentale Minds, dans une vidéo mise en ligne le 26 septembre. “Evidemment c’est faux”, rappelle-t-elle, invitant à en finir avec les stéréotypes sur cette période de la vie. 

En ce moment en France, les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) se tiennent jusqu’au 22 octobre, sur le thème « A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit ». A l’occasion de ce rendez-vous annuel (coordonné par Psycom), de nombreux événements sont organisés autour de la santé mentale des seniors. A Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), par exemple, un ciné-débat se tiendra le 13 octobre autour du documentaire La révolte des vieux, réalisé par Laure Adler et Jérémy Frey. 

Pourquoi se préoccuper des stéréotypes portant sur ceux qu’on appelle familièrement les vieux ? “Les stéréotypes négatifs autour de la vieillesse persistent et font mal, […] ce ne sont pas que des mots, ils ont un effet réel sur la santé mentale des seniors”, rappelle Minds dans sa courte vidéo destinée à démonter les idées reçues. Et de préciser : “En vérité, les personnes âgées sont en moyenne en meilleure santé mentale que les plus jeunes”. 

  • Regarder cette vidéo sur le site de Minds
  • Testez vos connaissances avec un quiz sur vieillissement et santé mentale, toujours sur Minds
  • Regarder aussi la vidéo sur le cap du passage à la retraite sur la chaîne YouTube de Minds
  • Lire leur article sur les tabous autour de la ménopause

Le philosophe chilien Agustín Squella, interrogé par BBC News, démonte aussi certains mythes. “Il y a deux stéréotypes dont il faut se détacher : celui de la célébration inconditionnelle de la vieillesse et, à l’inverse, celui de la lamentation de la vieillesse, affirme l’intellectuel de 79 ans, depuis Valparaiso.  La vieillesse est avant tout une expérience personnelle. Il n’y a pas une vieillesse, mais des vieillesses”. 

Et d’ajouter : “Un autre mythe sur la vieillesse est que la sexualité s’éclipse, qu’elle s’arrête complètement. Ce n’est pas le cas, surtout à l’époque où nous vivons, où il existe des supports chimiques auxquels on peut très volontiers faire appel. Le désir sexuel ne disparaît jamais”.

  • Lire l’entretien du 19 juillet avec le philosophe sur BBC News
  • Contre les stéréotypes, écouter aussi les podcasts Même pas mort, lancés par l’association Petits frères des pauvres

Les seniors eux-mêmes se mobilisent pour lutter contre l’âgisme – c’est à dire le fait de discriminer et de stigmatiser des personnes uniquement en raison de leur âge. Ainsi, l’association Old’up, créée en 2008, a adopté comme slogan la “génération des vieux debout”. De son côté l’association VIF, pour Vieux, inégaux, fous, a vu le jour en 2021 à l’initiative d’un petit groupe de professionnels de santé, journalistes ou chercheurs.  

Un collectif associatif baptisé Grey pride a été créé pour lutter contre les discriminations et soutenir les seniors LGBT. Le collectif se définit comme un mouvement d’auto-support et considère la santé comme un  « un état de complet bien-être physique, mental et social », en référence à l’Organisation mondiale de la santé. 

CREDITS DE CETTE REVUE DE PRESSE

Veille de l’actualité en santé mentale : équipe Psycom
Choix du sujet en comité éditorial : Estelle Saget, Alexandra Christine, Fanny Marello, Léa Sonnet, Aude Caria (Psycom)
Rédaction : Estelle Saget (Psycom)