Nos coulisses
Comment on produit l’information à Psycom
Psycom produit et met en ligne sur son site des articles, des fiches-repères, des brochures et des vidéos sur la santé mentale, en accès libre et gratuit. Ces contenus d’information sont l’aboutissement d’un long processus d’enquête puis de rédaction qui respecte les principes et l’exigence journalistiques.
Notre objectif est de publier des contenus fiables, à jour et répondant aux besoins des internautes. En expliquant ici la manière dont nous produisons l’information, en exposant notre ligne éditoriale, nous souhaitons renforcer le lien de confiance qui existe depuis plus de 30 ans entre les lectrices, les lecteurs et l’équipe de Psycom.
Qui, pour produire cette information
A Psycom, 4 personnes dédient la totalité ou une partie de leur temps à la production de l’information.
- Aude Caria, directrice. La production de l’information est placée sous sa responsabilité. Elle est directrice de la publication, exerçant une responsabilité à la fois morale et juridique. Formée à la psychologie clinique, en épidémiologie et en santé publique, auteure d’articles scientifiques, elle fait partie de notre comité éditorial. Cette instance interne de réflexion et de décision se réunit toutes les deux semaines.
- Estelle Saget, responsable éditorial. Elle est garante de notre ligne éditoriale. Journaliste, formée dans l’une des 14 écoles de journalisme reconnues par la profession, elle a exercé dans les médias comme grand reporter, titre le plus élevé dans ce métier. Elle enquête et rédige des articles pour notre site, produit notre revue de presse sur la santé mentale et notre infolettre. Elle commande et supervise la réalisation d’autres articles à des journalistes indépendants. Elle anime notre comité éditorial.
- Léa Sonnet, responsable communication. Elle définit les concepts de nos vidéos d’information. Elle rédige les scripts, les incarne devant la caméra. Formée à la communication, elle travaille spécifiquement sur la facilité d’accès de l’information. Elle a lancé et produit notre collection de fiche-repères, un format synthétique et visuel. Elle participe à notre comité éditorial.
- Cyril Combes, community manager. Il rédige les posts pour les réseaux sociaux, répond aux questions des internautes. Formé à la communication et au marketing, il exerce une veille quotidienne sur les sujets de santé mentale et les besoins en information des internautes. Il décline l’information sous des formes à fort impact telles que les carrousels et les infographies. Il incarne l’information de Psycom devant la caméra. Il participe à notre comité éditorial.
Pour faire davantage connaissance, c’est par ici !
Les contenus que vous découvrez sur notre site sont élaborés selon la procédure éditoriale définie par Psycom, visant à assurer la fiabilité, l’accessibilité et l’indépendance de l’information. Voici les étapes qui aboutissent à la production d’un article.
Etape 1 : sélection du sujet
Psycom identifie un besoin en information qui n’est pas couvert par d’autres acteurs proposant des contenus de qualité en accès libre sur internet. Ce besoin a pu nous être signalé :
- par un message envoyé par la page de notre site Nous contacter
- par un commentaire sur les réseaux sociaux
- à l’occasion de la rencontre avec une personne active sur les questions de santé mentale.
Nous avons pu aussi repérer ce besoin à travers les requêtes formulées par les internautes sur le moteur de recherche de notre site.
Ou encore, l’équipe Psycom a remarqué, à travers sa veille sur internet et les réseaux sociaux, qu’un sujet suscite une préoccupation de plus en plus grande. Certains sujets peuvent aussi émerger de manière plus discrète, sous forme de signaux faibles qui interpellent l’un d’entre nous.
L’utilité de produire un nouveau contenu pour répondre à ce besoin est discutée de manière collective dans le comité éditorial de Psycom (voir plus haut sa composition). Beaucoup de sujets sont écartés. Lorsqu’un sujet est retenu, il est inscrit avec sa date de mise en ligne dans notre programmation éditoriale.
Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale, applique la transparence concernant ses financements, détaillés sur la page Notre fonctionnement. Psycom préserve systématiquement sa liberté éditoriale dans le cadre de ses accords de partenariat. Aussi, le choix des sujets et la manière de les traiter lui appartiennent.
Etape 2 : proposition de synopsis
L’enquête est confiée à la responsable éditorial de Psycom, ou à un journaliste indépendant formé aux méthodes de Psycom. Elle ou il propose un synopsis, en indiquant ce qui sera traité dans l’article (et ce qui ne sera pas traité), dans quel ordre. Elle ou il précise quels experts seront interrogés sur le sujet.
Ces experts peuvent être des personnes concernées par un trouble psychique, des professionnel·les de la santé mentale, des chercheur·ses, des responsables associatifs. Ils et elles sont choisies de manière à ce que plusieurs catégories de savoir soient représentées : savoir expérientiel c’est-à-dire issu de l’expérience personnelle, savoir scientifique, savoir militant. Psycom recherche des personnes qui ont pas ou peu de liens d’intérêts (voir l’encadré plus bas, à l’étape 5). Dans ses choix, Psycom s’engage à promouvoir la diversité concernant le genre, l’âge, la localisation géographique, le parcours et les écoles de pensée en psychologie.
Le synopsis est discuté avec la directrice de Psycom puis validé par elle.
Etape 3 : recherche documentaire
L’enquête commence par la recherche documentaire. Cette étape consiste pour la ou le journaliste à réunir et consulter ce qui a déjà été publié sur le sujet : articles scientifiques, conférences, articles de vulgarisation, témoignages, blogs, essais, documentaires, podcasts, vidéos, émissions, livres.
Elle permet au journaliste de mettre ses connaissances à jour et d’identifier les points qui font l’objet de débats dans la communauté scientifique ou dans celle de la santé mentale.
Etape 4 : entretiens avec des experts
L’enquête se poursuit par les entretiens avec des experts. La ou le journaliste interroge chacun en fonction de son domaine de compétence. Elle ou il le questionne sur les articles scientifiques qui font référence, les chiffres qui font autorité, son analyse de la situation.
L’expert peut être amené à faire état de ses doutes ou questionnements. Il peut partager avec la ou le journaliste des informations sensibles qui n’apparaîtront pas dans l’article sous forme d’une citation, mais qui sont utiles pour orienter l’enquête (ce qu’on appelle le mode “off the record”, qui signifie “sans être enregistré”).
Le fait de solliciter plusieurs experts permet au journaliste de recouper les informations et de confronter les arguments, en vue de produire un contenu fiable et vérifié.
Etape 5 : déclaration par chaque expert de ses liens d’intérêts
Les experts sont interrogés sur leurs liens d’intérêts ayant un rapport avec le sujet traité dans l’article. Leurs activités sur les 3 années écoulées sont passées en revue.
Quelles sont les situations qui constituent un lien d’intérêt, exigeant d’être déclaré ? C’est le cas, par exemple, si un expert est sollicité pour un article sur la santé mentale et qu’il a reçu une rémunération du fabricant d’un médicament prescrit dans les troubles psychiques. C’est aussi le cas si l’expert est sollicité pour un article sur les pensées suicidaires, et qu’il est chargé de coordonner un dispositif national de prévention du suicide.
La ou le journaliste vérifie sur la base de données publique Transparence Santé si l’expert a reçu ou non des rémunérations d’entreprises de santé. Elle ou il valide avec chacun sa déclaration de liens d’intérêts. Cette déclaration sera publiée sur notre site en même temps que l’article. Nos lecteurs sont invités à en prendre connaissance, afin de pouvoir exercer leur esprit critique.
Etape 6 : rédaction de la première version de l’article
La ou le journaliste rédige une première version de l’article. La rédaction prend en compte : l’état des connaissances scientifiques (ce que dit la science), la nécessité de rendre ces connaissances accessibles au grand public (vulgarisation), l’objectif de santé publique (ne pas nuire). Psycom s’appuie sur des données probantes (c’est à dire tirées de travaux de recherche répondant à des critères de qualité validés), lorsque celles-ci existent.
Dans sa rédaction, la ou le journaliste vise à distinguer les faits établis, ceux qui font débat, ceux qui sont au stade d’hypothèses. Psycom apporte un soin particulier à ne pas tenir des discours alarmistes s’ils ne sont pas justifiés.
Dans le choix des mots et des photos, la ou le journaliste veille à ne pas stigmatiser les personnes vivant avec un trouble psychique. C’est-à-dire à ne pas entretenir, même sans le vouloir, des préjugés les concernant. Elle ou il s’appuie pour cela sur des recommandations de bonnes pratiques fondées sur des recherches menées dans plusieurs pays, disponibles sur notre page Journalistes, pour informer sans stigmatiser.
Si l’auteur de l’article est une journaliste indépendante ou un journaliste indépendant, la première version est soumise pour relecture, questions et commentaires à la responsable éditorial de Psycom. Puis le texte est soumis à la directrice. Une relectrice extérieure ou un relecteur extérieur peut également être mobilisé en fonction de la thématique (par exemple, un juriste spécialisé en santé pour un article sur les droits des patients). Ces relectures ont pour objectif de vérifier la pertinence des sources, la cohérence des arguments, la fluidité dans les formulations. Elles permettent de corriger des inexactitudes.
Etape 7 : deuxième version de l’article et validation
La ou le journaliste complète son enquête si nécessaire et rédige une deuxième version de l’article en tenant compte des commentaires reçus. Cette deuxième version est relue par la responsable éditorial s’il y a lieu, puis sa version finale est validée par la directrice de Psycom.
Etape 8 : mise en ligne de l’article en mode caché
La version finale de l’article est mise en ligne sur le site, en mode caché pour les internautes. Le lien est envoyé aux experts sollicités, qui ont dix jours pour lire l’article et faire part de leurs remarques ou commentaires. La ou le journaliste modifie l’article quand les commentaires sont pertinents. La directrice de Psycom, également directrice de la publication, a le dernier mot concernant les informations mises en ligne sur le site.
Etape 9 : publication de l’article sur le site
L’article passe en mode public sur le site. Le journaliste qui l’a rédigé signe l’article, ce qui est un gage de plus grande fiabilité du contenu. En effet, en signant l’auteur engage sa responsabilité en cas d’erreur ou d’approximation. Connaître le nom du journaliste permet aussi aux lecteurs de se renseigner sur son parcours, son expérience, les domaines dont il est un spécialiste. Lorsqu’un article est anonyme, on ne peut pas savoir s’il a été rédigé par une personne qualifiée, ni même par une personne tout court (une intelligence artificielle a pu le produire, avec les erreurs liées aux limites de cette technologie).
L’article comporte la date de la dernière mise à jour. C’est important car cela permet à nos lecteurs de savoir si les informations sont actualisées ou non. Plus la date est ancienne, plus cela doit l’inciter à considérer les informations avec prudence, des changements ayant pu se produire entre-temps. Lorsqu’un site publie des articles sans faire figurer la date, on ne peut pas savoir dans quelle mesure des informations risquent de ne plus être valables.
Les sources sont indiquées en bas de l’article, avec des liens permettant à nos lecteurs d’en évaluer la crédibilité. Les noms et fonctions des experts sollicités figurent également, avec leurs déclarations de liens d’intérêts.
Etape 10 : prise en compte des commentaires
Psycom communique sur la parution de l’article auprès de sa communauté sur les réseaux sociaux, via son infolettre et lors d’ateliers. Nous portons une attention particulière aux commentaires reçus après la parution de l’article. Tous les courriels qui nous sont adressés par la page de notre site “Nous contacter” sont lus. Ainsi, nous reconnaissons et corrigeons les erreurs quand il s’en produit.
Les articles et contenus d’information mis en ligne par Psycom sont originaux et protégés par le droit d’auteur. Leur reproduction sans autorisation est interdite.
Etape 11 : mises à jour de l’article
Une fois publié, l’article est mis à jour régulièrement par Psycom sous la responsabilité de la responsable éditorial. Notamment :
> lorsque les connaissances sur le sujet progressent
> lorsque des dispositifs, des lois, des classifications cités dans l’article sont modifiés
> lorsque de nouvelles ressources sont disponibles sur le sujet.
Cette mise à jour est rendue possible par la veille exercée par l’ensemble de l’équipe Psycom. La date de la dernière mise à jour apparaît en haut de l’article, sous le titre.
Cet article a été écrit par Estelle Saget (Psycom).
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