La santé mentale des hommes

Mise à jour : 30/10/2025
La santé mentale des hommes
Apprendre à s'entourer, mieux identifier ses émotions, rejoindre un groupe de parole : autant de stratégies qui peuvent aider à prendre soin de sa santé mentale quand on est un homme. Car les stéréotypes ont la vie dure. On entend encore trop souvent qu'un homme, ça ne pleure pas.

Hommes, femmes, pas toujours les mêmes enjeux de santé mentale

Pourquoi cet article

Nous avons choisi de consacrer un article à la santé mentale des hommes et un autre, à celle des femmes (mise en ligne en décembre 2025). Parce que les enjeux ne sont pas toujours semblables, selon qu’on est homme ou femme. Et qu’en le sachant, on peut viser plus juste quand on cherche à agir pour son propre bien-être. 

Comme tout un chacun, les hommes ont une santé mentale. Et il est dans leur intérêt d’en prendre soin. Que l’on soit homme ou femme, notre santé mentale est influencée par le même type de facteurs. Mais ceux-ci s’exercent de manière différentes selon que l’on est l’un ou l’autre. Ainsi, les hommes disposent d’atouts spécifiques à leur genre, et ils rencontrent aussi leurs difficultés propres. C’est-à-dire des difficultés qu’on ne retrouve pas chez les femmes, ou moins souvent, ou sous une forme différente.

Dans cet article, les informations s’adressent à toutes les personnes qui s’identifient comme homme (y compris les hommes trans). Les hommes trans ainsi que les personnes non binaires peuvent trouver des informations complémentaires sur notre page la santé mentale des personnes LGBT+.

Des différences qui restent à expliquer

Il existe ainsi des différences de vulnérabilités selon le genre. Comment s’expliquent-elles ? A ce jour, on ne le sait pas avec certitude. Le fait d’être homme ou femme du point de vue biologique entraîne certaines différences. Par biologie, on entend pour l’essentiel les hormones sexuelles (par exemple la testostérone ou les oestrogènes), qui agissent sur le développement dès le stade du fœtus, puis tout au long de la vie. 

Mais les normes existant dans la société sur ce que sont un homme et une femme, sur ce que l’une et l’autre doivent faire ou ne pas faire, ont également du poids. Par exemple, la norme selon laquelle les hommes doivent être forts, donc retenir leurs larmes. Ou l’idée bien ancrée que, quand on est une femme, on ne se met pas en colère – cette réaction est vite perçue par les autres comme une agression.

Est-ce que la biologie compte plus que la culture, les hormones plus que le vécu ? Ou bien l’inverse ? Les connaissances scientifiques ne permettent pas, aujourd’hui, de trancher entre l’inné et l’acquis. Mais l’absence de certitude sur les causes n’empêche pas de se pencher sur les particularités constatées chez les hommes, pour envisager des stratégies adaptées.

Les particularités les plus marquantes

Une vaste étude scientifique (méta-analyse) publiée en 2024 a fait le point sur les différences entre hommes et femmes dans la difficulté à identifier les émotions et à les communiquer aux autres, ce qu’on appelle l’alexithymie. Les résultats indiquent que les hommes sont plus concernés par cette difficulté que les femmes. Or quand on peine à nommer et à exprimer ses émotions, il devient plus compliqué de les réguler, ce qui peut avoir des conséquences sur la santé mentale. 

Si on se penche sur les troubles psychiques, on constate que les hommes peuvent, pour un même trouble, présenter des symptômes différents de ceux des femmes. Pour cette raison, le médecin peut passer à côté du diagnostic quand c’est un homme qui se présente dans son cabinet. Dès lors, cet homme n’est pas identifié comme ayant besoin d’aide et se retrouve seul pour faire face aux symptômes. 

Le phénomène est particulièrement marqué dans les troubles dépressifs. Au point qu’une équipe de l’hôpital Lariboisière à Paris a lancé en 2025 une étude pour trouver comment mieux les repérer chez les hommes. Pour ce travail, la chercheuse en santé publique Margaux Hazan s’inspire d’études américaines qui ont identifié des symptômes mal connus des soignants, bien que typiques de la dépression chez les hommes, comme l’irritabilité, l’agressivité, le recours à des substances (alcool, drogues), le surinvestissement dans le travail ou le sport, les conduites à risque (par exemple des excès de vitesse en voiture).

Margaux Hazan souligne auprès de Psycom que les hommes attendent souvent le dernier moment pour consulter, alors que les symptômes du trouble psychique sont présents depuis longtemps. C’est la remarque d’un proche excédé qui déclenche la prise d’un rendez-vous, ou bien la réalité qui les rattrape : “Si le patient ne parvient plus à exercer son métier, alors d’un seul coup, ça le reconnecte à lui-même, à son corps, à ses symptômes et il ose demander un premier rendez-vous.”

Beaucoup d’autres n’osent pas franchir le pas, en particulier dans les générations des plus de 40 ans, où l’on pense encore trop souvent que “les psys, c’est pour les fous”. Ainsi le trentenaire Gabriel Raskinet, ancien consommateur de cocaïne ayant lui-même fait appel à un thérapeute, expliquait en 2025, dans un post sur le réseau social LinkedIn, combien il aurait aimé que son père demande de l’aide, au lieu “de se détruire en silence” avec l’alcool et le tabac.

Pourquoi la santé mentale, ça peut être compliqué quand on est un homme ?

Plus de réticences à demander de l’aide

Les hommes, de manière générale, sont plus réticents à demander de l’aide lorsqu’ils se retrouvent face à un problème de santé mentale. Ils hésitent à en parler et à consulter, préférant penser qu’il s’agit seulement d’une mauvaise phase et que “ça va passer”. De leur côté, les femmes sont plus enclines à s’adresser aux médecins. Plusieurs études scientifiques attestent de cette différence de comportement.

Cela s’explique par les représentations sociales de la masculinité. Les stéréotypes de genre exigent des hommes qu’ils restent dans le contrôle de leurs émotions, qu’ils ne pleurent pas, qu’ils ne manifestent pas de tristesse ni de peur, qu’ils ne se montrent pas en situation de vulnérabilité, qu’ils prennent en charge leur famille sans jamais flancher. Ces stéréotypes sont assortis d’injonctions à être performant et compétitif dans tous les domaines, que ce soit la sexualité, le travail, l’effort physique… Par ailleurs, les garçons sont rarement éduqués à se responsabiliser par rapport à leur propre santé physique et mentale.

Quand on ne répond pas aux stéréotypes masculins, cela peut entraîner de la honte, et empêcher de chercher de l’aide. Ulrick Lemarchands, fondateur de l’association SOS Hommes Battus France, témoigne auprès de Psycom de la difficulté à s’exprimer sur sa santé mentale. 

J’ai mis dix ans avant de parler ouvertement de ma tentative de suicide.

Ulrick Lemarchands, fondateur de SOS Hommes Battus France

Harcelé par son ex-compagne plusieurs années durant, Ulrick Lemarchands n’avait pas conscience, à cette époque, qu’il subissait des violences. Ensuite, avec un peu de recul, il a réalisé qu’il était “démoli intérieurement, incapable de travailler, dans une situation judiciaire épouvantable, bref dans le chaos le plus complet.” Le savoir est une chose, le dire en est une autre.

La société n’est pas habituée à ce qu’un homme se retrouve violenté par une femme. Il faut une sacrée dose de courage pour s’ouvrir d’une telle situation auprès d’autres personnes. Parce qu'on est un homme, la honte est démultipliée.

Ulrick Lemarchands

Pour amener les hommes à sortir de la honte, l’association SOS Hommes Battus réunit écoutants bénévoles, médecins, pédiatres, avocats et anciennes victimes. “Quand un homme vit quelque chose d’aussi traumatique que des violences, il a besoin d’une porte à laquelle taper et d’un lieu où être traité dignement, entre le moment où les faits se produisent et celui où il les révèle à son entourage”, considère Ulrick Lemarchands.  

L’autre problème avec la honte, c’est qu’elle retarde le diagnostic en cas de trouble psychique. La psychiatre Claire-Lise Alvarez qui a fait sa thèse à l’université de Bordeaux sur l’impact du genre sur le diagnostic en psychiatrie, assure que “les hommes reçoivent souvent des diagnostics de troubles psychiques plus tardivement que les femmes, alors que les troubles sont déjà installés. Dès lors, ceux-ci se révèlent plus complexes à prendre en charge.” 

Plutôt que de s’adresser à un psychiatre ou à un psychologue, certains hommes se tournent vers leur réseau amical. Cependant, comme l’analyse la journaliste et essayiste Maud Le Rest dans son livre d’enquête Tu devrais voir quelqu’un (éditions Anne Carrière, 2024), “les groupes d’amis hommes ne font pas toujours preuve d’empathie, ce n’est pas leur manière naturelle de communiquer, contrairement aux filles. Les garçons ne sont pas habitués à accueillir la détresse des autres, ni à identifier la leur”. Résultat : “C’est souvent la conjointe qui va porter la charge de ce retard au diagnostic et au soin”. 

Avec le temps, les dommages peuvent s’accumuler. “On retrouve souvent des patients hommes qui ont déjà divorcé, trop bu, perdu leur travail ou leur permis, remarque la psychiatre Claire-Lise Alvarez. On peut tenter de rattraper ces situations délicates mais ce n’est pas évident.”

La psychiatre et sexologue Agathe Thierry-Deflou, qui reçoit de nombreux hommes à l’hôpital de Dieppe (Seine-Maritime), renchérit : “Plus on attend, plus la sévérité des troubles augmente. On peut passer par exemple d’un épisode dépressif modéré à un épisode sévère, avec plus d’impact sur la vie quotidienne”.

Le psychiatre Antoine Del Cul qui exerce à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris résume la problématique en une phrase : “Les problèmes de santé mentale, c’est comme les entorses, il faut les soigner tout de suite pour éviter qu’ils empirent.” Selon lui, plus on consulte tôt, plus on a de chances d’éviter une rechute. “Dans les troubles schizophréniques par exemple, les symptômes peuvent être plus marqués chez les hommes que chez les femmes. Si je suis pris en charge précocement, je me remettrai plus vite de ce premier épisode, et je réduirai le risque d’en connaître un nouveau.”

Une autre façon de réagir face aux problèmes de santé mentale

Pour faire face à un problème de santé mentale, les hommes adoptent des stratégies souvent différentes de celles des femmes. On ne parle pas ici d’un choix délibéré, mais plutôt d’une attitude ou d’un comportement qui va s’imposer chez la personne, car paraissant davantage à sa portée. Par exemple, les hommes sont enclins à consommer davantage de substances comme l’alcool ou les drogues. 

Beaucoup d’hommes compensent leur mal-être en trouvant des exutoires nocifs, comme les addictions. Moi, par exemple, je suis devenu addict au sport, parce que j’avais besoin de décompresser. Au début, on ne se rend pas compte qu’on entre dans un cycle infernal. J’ai fini par me faire très mal.

Ulrick Lemarchands

Autre différence, les études montrent que les hommes décèdent davantage par suicide. Pourtant, les hommes ne sont ni plus ni moins sujets aux pensées suicidaires. Ce qui explique ces chiffres, c’est que leurs gestes suicidaires aboutissent plus souvent au décès que chez les femmes. De nombreuses aides existent pour renforcer notre capacité à prendre en compte ces pensées et il est utile de se renseigner à ce sujet, par exemple sur notre page Quand on a des idées suicidaires.

Une impulsivité plus marquée

De manière générale, les hommes présentent une impulsivité plus marquée que les femmes. Et c’est aussi leur manière privilégiée de répondre à la souffrance psychique. L’impulsivité désigne la tendance à agir de façon spontanée et rapidement. Ce trait de personnalité permet de prendre des décisions vite, mais ne laisse pas le temps de réflexion nécessaire pour en mesurer les conséquences

Cette impulsivité s’accompagne parfois d’agressivité, de crises de colère, de comportements asociaux et de conduites à risques comme la délinquance sur la route ou les relations sexuelles non protégées. On retrouve aussi de l’agressivité chez les femmes en situation de détresse, mais celle-ci est le plus souvent tournée vers elles-mêmes – par exemple elles se blessent par des incisions sur la peau, qu’on appelle des scarifications. Les hommes, eux, ont plutôt tendance à s’en prendre à d’autres personnes, souligne la psychiatre Claire-Lise Alvarez.

L’impulsivité accrue est notamment l’un des symptômes caractéristiques de la dépression chez les hommes. Pourtant, elle est encore rarement interprétée comme un signal d’alerte. Notamment parce qu’une telle attitude, venant d’un homme, est perçue par la société comme acceptable. L’action immédiate, la mise au défi de l’autre et les “combats de coqs” sont même valorisés. Peu importe si cette impulsivité tient à l’impossibilité de parler et d’exprimer ses émotions, elle sera considérée comme un moyen habituel, sinon légitime, de résolution du conflit avec un autre homme. Quand ce comportement est, au contraire, reconnu comme signe d’une problématique de santé mentale, cela peut permettre à la personne concernée d’obtenir l’aide dont elle a besoin.

Une plus grande tendance aux addictions

Les hommes, pris dans leur ensemble, ont tendance à développer plus d’addictions que les femmes. Ces addictions sont majoritairement liées à l’alcool, aux drogues et aux addictions sans substance, comme le sport, le sexe ou les jeux d’argent. 

Le psychiatre Antoine Del Cul voit passer de nombreux hommes dans sa consultation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Selon lui, beaucoup vivent une triple problématique. Au départ, ils sont concernés par un trouble de santé mentale mais ne le savent pas. Ensuite, à cause de ce trouble non pris en charge, ils développent une addiction qui peut leur donner l’impression de faire face aux symptômes du trouble. Enfin, cette addiction engendre des pathologies physiques, certaines pouvant être sévères, par exemple des cancers. En s’informant davantage sur les premiers signes de trouble psychique, les hommes pourraient limiter le risque d’entrer dans cette spirale.

Consommer de l’alcool ou des substances est souvent vécu comme un moyen d’oublier ses problèmes. C’est une manière de se cacher des difficultés dont on n’arrive pas à parler. Mais cet effet ne dure qu’un temps très court et les problèmes réapparaissent peu après.

L’usage de cocaïne s’inscrit dans les mêmes schémas. “La coke a ce côté risque, impulsif, surplus d’énergie, qui colle bien avec ce qu’on considère être le genre masculin”, analyse Gabriel Raskinet auprès de Psycom. Le trentenaire a été dépendant de cette drogue pendant 8 ans. Il a aujourd’hui totalement décroché et il raconte sur les réseaux sociaux comment il en est sorti. 

J’avais un problème psychique plus profond, mais j’étais incapable de m’y attarder. Alors, je me suis laissé prendre par l’univers un peu rock and roll de la cocaïne. J’ai intégré mes prises de drogue à mon mode de vie et petit à petit, tout s’est cassé autour de moi. Après chaque prise de substance, la descente était de plus en plus rude, je ne voyais plus que les échecs de ma vie, les gens me tournaient le dos et les nouvelles relations que je me faisais étaient centrées sur la drogue. La cocaïne ne m'aidait plus, comme au début, à combattre les symptômes de ma dépression. Elle les aggravait.

Gabriel Raskinet

Et de poursuivre : “Un jour, je me suis mis fort en danger. J’ai été victime de soumission chimique. J’ai pris conscience que je ne pouvais pas continuer ainsi.” Gabriel Raskinet dit s’en être sorti seul, parce qu’il n’a pas trouvé les bons contacts à l’époque, il ne connaissait rien du système de soins, qu’il s’agisse de psychologie ou d’addictologie. En témoignant sur les réseaux, il a réalisé qu’il n’était pas le seul qui, confronté à un problème de santé mentale, s’était retrouvé en situation de dépendance.

Gabriel Raskinet est également sorti d’une autre addiction, celle aux vidéos pornographiques

J’avais une accoutumance au porno et au fil du temps, la consommation est devenue aliénante dans le sens où je ne pouvais plus m'en passer. Puis j’ai réalisé que j’avais mis ça en place comme une mécanique de compensation, en réaction à un état anxieux et à une surcharge de stress. Je me suis informé sur la place du porno dans la société et j’ai fini par me rendre compte que cette industrie produisait des contenus majoritairement violents envers les femmes, renforçant l’idée fausse selon laquelle l’homme serait supérieur à la femme et aurait donc le droit, en quelque sorte, de se servir. A l’époque, je multipliais les partenaires alors qu’au fond de moi, je savais que ça ne me ressemblait pas. J’ai voulu arrêter parce que j’ai fini par comprendre que le porno m’avait enfermé dans un modèle masculin qui ne me convenait pas.

Gabriel Raskinet

Des violences sous-estimées

La violence entre hommes ou la violence exercée par les hommes est plus facilement admise et banalisée. Aussi, les violences subies par les hommes et l’impact sur leur santé mentale sont souvent sous-estimées. Le psychiatre Antoine Del Cul, à la Pitié-Salpêtrière, souligne qu’on retrouve ces interactions violentes dès l’enfance. Il peut s’agir de bagarres entre camarades de classe, entre frères, d’intimidation venant d’un homme adulte qui cherche ainsi à asseoir son autorité. 

Les garçons sont vus comme plus endurants, moins sensibles que les filles. On les encourage à “s’endurcir”, donc à tolérer un niveau de violence plus élevé.  Le psychologue et sexologue installé à Rouen Richard Chassagne remarque : “Prenez une bagarre entre deux garçons, à la maison ou à l’école. Que leur dit-on ? ‘Je ne veux pas savoir qui a commencé, vous vous êtes battus, vous êtes punis.’ Ils n’ont pas la possibilité de se justifier, de raconter ce qui a suscité de la colère, l’intensité de cette dernière. Les enfants retiennent seulement qu’il vaut mieux faire partie des soit-disant forts, puisque les soit-disant faibles, c’est-à-dire ceux qui ont reçu les coups en premier, non seulement subissent la violence, mais en plus subissent l’humiliation de la punition, au même titre que les agresseurs.”

Bien souvent, ces agressions ne sont pas identifiées comme telles par les hommes devenus adultes. Croyant que les garçons règlent naturellement leurs conflits avec le poing, qu’ils n’auraient pas besoin de mots, on expose dès l’enfance cette moitié de l’humanité à une violence qu’ils finissent par ne plus voir. Cela peut pourtant entraîner des réactions d’auto-défense virulentes, comme le fait de taper avant de parler, ou du repli sur soi, autant de situations qui affectent la santé mentale, assure le psychiatre Antoine Del Cul. Certaines violences peuvent aussi entraîner un trouble de stress post-traumatique qui n’est pas forcément repéré, rappelle le psychiatre. 

Une autre forme de violence est sans doute sous-estimée : il s’agit des expériences préjudiciables en ligne, en lien avec la sexualité. On range dans cette catégorie le fait de recevoir des messages sexuels ou des images intimes d’une personne (c’est-à-dire des photos ou vidéos montrant des parties génitales) sans y avoir consenti, et le fait de voir partagées des images intimes à son insu. On peut penser que ces expériences concernent essentiellement les femmes, car elles dénoncent publiquement le phénomène des photos de pénis, les “dick pic”. Pourtant, dans l’enquête nationale Contexte des sexualités en France réalisée en 2023, les hommes sont presque aussi nombreux que les femmes à déclarer avoir vécu une expérience préjudiciable en ligne (12,8 %, contre 13,1 %). Or on sait que ces situations ont des effets négatifs sur la santé mentale.  

Attention : les paragraphes qui suivent abordent les violences sexuelles sur mineurs.

Parmi les violences vécues dans l’enfance, on compte les violences sexuelles. Des témoignages émergent sur les réseaux sociaux depuis l’apparition en 2024 du mot dièse #MeTooGarçons, dérivé du mouvement #MeToo (voir plus bas). Cependant, ces violences sont encore le plus souvent passées sous silence. La psychiatre et sexologue Agathe Thierry-Deflou considère que les garçons parlent si peu lorsqu’ils sont victimes de tels actes qu’une fois adultes, ils ont les plus grandes difficultés à saisir ce qui leur est arrivé. D’après la psychiatre, il existe “un vrai loupé de prévention” à ce sujet dans les générations adultes actuelles.” J’ai reçu des hommes qui ont subi des agressions sexuelles étant enfant et qui pleuraient à chaudes larmes parce que c’était la première fois qu’ils osaient aborder le sujet.” 

La sociologue Lucie Wicky a rédigé une thèse sur les violences sexuelles subies par les hommes. A partir des données des études Virage qui ont permis de compiler un grand nombre d’informations sur les comportements des Français, elle a établi que l’essentiel des hommes étaient agressés par d’autres hommes plus âgés, dans leur enfance ou leur adolescence – 9 sur 10 avant l’âge de 25 ans. Le fait pour un garçon de vivre avec sa mère seulement augmente ce risque. Les hommes sont plus souvent agressés par des cousins, des oncles, soit l’entourage familial plus élargi. 

Une fois adultes, les hommes ne seront quasiment plus exposés à la violence sexuelle, contrairement aux femmes, indique la sociologue. Deux tiers des hommes qui déclarent avoir connu des violences sexuelles se disent plus vulnérables psychiquement. Pour ceux qui n’ont pas identifié que la situation vécue était bien une violence, on constate qu’ils sont plus enclins à la reproduire sur d’autres personnes.

Une identité masculine bousculée

Le mouvement #MeToo (Moi Aussi) dénonce, depuis 2017, les violences sexuelles exercées contre les femmes, le harcèlement et le sexisme. Il entraîne une meilleure prise en compte de la parole des femmes et des revendications féministes. Il remet aussi en question le modèle patriarcal de notre société, c’est-à-dire d’un système où le pouvoir est détenu par les hommes, qui exercent une domination sur les femmes. 

Ces remises en cause ont bousculé l’identité masculine et créé de nouveaux codes, qui doivent être intégrés par les hommes en peu de temps. Certains s’y adaptent. Pour d’autres, le changement de repères peut contribuer à une détresse psychique. Il est possible, dans ce cas, de trouver de l’aide autour de soi (par exemple auprès d’amis) ou de consulter un professionnel de santé.

Le pédopsychiatre Thierry Delcourt, installé à Reims (Marne), observe les jeunes hommes qu’il reçoit en consultation. “Ils ne peuvent plus être ‘un mec comme avant’ alors, ça crée du désarroi chez certains et accentue le sentiment d’incompétence lié à cette période de la vie. De la question “qui suis-je”, on arrive vite à “je suis incapable”. Auparavant, on disait : “un homme c’est ça”, ça donnait des certitudes, une assise. Avec une simple cravate, on avait le sentiment d’être un homme. Mais ça ne marche plus comme ça, il faut maintenant se trouver soi-même de la consistance, par exemple à travers les résultats scolaires, le sport ou parfois la violence. Soit on parvient à affronter cette nouvelle situation, soit on est déconfit et on se tourne vers la seule voie qu’on trouve, l’agressivité.”

On assiste actuellement en France et dans le monde à la montée d’un courant de pensée qu’on appelle communément “le masculinisme”. Cette idéologie se fonde sur la croyance que l’identité masculine est menacée dans la société et devrait donc être défendue. Ses idées sont diffusées à travers les plateformes des réseaux sociaux, mais aussi de manière moins spectaculaire dans des conversations ordinaires ou des discours politiques. Si ce courant de pensée peut séduire certains hommes, il apparaît dans de nombreuses circonstances comme problématique car porteur de messages légitimant la violence contre les femmes.

Pour sa part, le psychologue et sexologue Richard Chassagne affirme voir “beaucoup de patients qui manquent de souplesse pour s’adapter aux codes de l’époque.” Et ceux qui y parviennent ne sont pas forcément plus sereins, selon lui. “Le mouvement #MeToo a donné de l’importance à la parole des femmes et à la notion de consentement, deux éléments essentiels à une relation sexuelle ou amoureuse épanouie. Mais #MeToo a aussi laissé un vide. La plupart des hommes ont compris qu’ils devaient draguer moins lourdement, ne plus insister, que non c’est non. Mais les femmes, estime-t-il, n’ont pas pris en charge le premier pas. On voit des hommes qui désormais attendent d’être choisis, tandis que des femmes continuent d’attendre comme avant que l’initiative vienne d’eux”.

De son côté, la psychiatre Agathe Thierry-Deflou considère n’avoir reçu aucun homme inquiet face au nouveau rôle qu’on lui demande d’endosser. “Les patients qui viennent me voir s’adaptent très bien aux codes moraux édictés par #MeToo. Dans l’ensemble, ils ont compris l’évolution. Et pour les rares à qui la situation échapperait, je considère que c’est une question de temps pour qu’ils prennent conscience que les attentes ont changé et qu’ils retrouvent un équilibre”.

La pression autour de la sexualité

L’injonction à la performance sexuelle reste forte pour les hommes et cela, quelque soit leur orientation sexuelle (hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle). Or la pression autour de la sexualité peut être un facteur qui influence de façon négative la santé mentale. “On me demande d’assurer au pieu, alors que je sais pas ce que c’est, assurer au pieu”, dit un homme dont le témoignage est lu dans le podcast de Musae sur la santé mentale et la sexualité masculine

Dans sa patientèle, le psychologue et sexologue Richard Chassagne constate que de plus en plus de femmes revendiquent le droit à la jouissance, et que les hommes ne savent pas toujours comment s’y prendre. “Beaucoup d’hommes ne savent pas être sensuels, ils ne connaissent pas bien le clitoris. Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter, c’est le cas de tout le monde en réalité, puisque nous découvrons à peine l’anatomie féminine d’un point de vue scientifique. Je suggère notamment à ces patients d’adopter des gestes plus tendres, des caresses moins centrées sur les parties génitales.”

Si la pression sur la sexualité est réelle, les hommes ont malgré tout la possibilité de se renseigner et de s’y prendre autrement. “Il existe chez les hommes de nombreuses croyances sur la sexualité, affirme la psychiatre Agathe Thierry-Deflou qui est aussi sexologue. Beaucoup pensent qu’elle est naturelle, spontanée, comme la faim ou la soif. Mais ce n’est pas aussi direct : il faut prendre son temps, en discuter, l’envisager comme une activité commune plutôt qu’un besoin pulsionnel à assouvir”.

Les rares chiffres disponibles sur le sujet indiquent, en tout cas, que la situation s’est plutôt améliorée pour les hommes. La troisième enquête nationale publiée sous le nom de Contexte des sexualités en France, menée par l’Inserm et Santé publique France, indique qu’en 2023, 39% des hommes se déclaraient très satisfaits de leur vie sexuelle. Cette proportion est plus élevée que dans l’enquête réalisée en 2006 (35,1%). On ne retrouve cependant pas le niveau de 1992 (45%).  

A noter qu’avec certains médicaments psychotropes, on peut connaître, comme effet indésirable, une baisse du désir et de la libido. Il est utile d’aborder ce point avec sa ou son psychiatre, pour ne pas rester seul avec ses questions.

Quand le racisme s’en mêle

Les hommes confrontés au racisme – pour l’essentiel, ceux dont la couleur de peau n’est pas blanche – rencontrent des problématiques de vie qui pèsent sur leur quotidien et sur leur santé mentale. Cette pression psychologique porte le nom de charge raciale. L’ancien footballeur Thierry Henry en avait fait état quand il avait rompu avec les réseaux sociaux, en 2021, soulignant “le volume considérable de racisme [sur ces plate-formes] trop toxique pour être ignoré”. Si cette charge pèse autant sur les hommes que sur les femmes, elle se manifeste de manière tout à fait différente. 

Louis-Georges Tin, membre du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), en donne un exemple à Psycom. On commence à voir apparaître, dans des familles non blanches, une sorte de rite de passage vers l’âge adulte, réservé aux garçons. Il s’agit de recommandations, transmises de père à fils. “Certains pères racisés [subissant le racisme] ont, avec leurs garçons en âge de sortir sans les parents, un échange particulier, affirme-t-il. Aux Etats-Unis, c’est même devenu un rituel, on l’appelle “the talk” (la conversation)”. Les conseils donnés à cette occasion montrent le poids de la charge raciale. 

Ainsi, ces pères racisés disent d’abord à leurs garçons de toujours avoir leurs papiers d’identité sur eux, afin d’éviter de finir au poste à l'issue d'un contrôle de police. D’ailleurs, moi, quand je sors et que je les oublie, je me sens mal à l’aise, je regarde régulièrement autour de moi pour vérifier qu’il n’y a pas de policier. Ensuite, ces pères disent à leurs fils que lors d’un contrôle de véhicule, ils doivent garder les mains sur le volant et demander la permission avant de chercher leurs papiers dans la boîte à gants ou dans leur poche. Et aussi de ne pas crier, de ne pas s’énerver.

Louis-Georges Tin

Plusieurs enquêtes sociologiques ont montré que les hommes non blancs étaient plus souvent la cible de contrôles policiers inutiles, d’accusations policières et judiciaires infondées. 

De leur côté, les hommes juifs sont confrontés à l’antisémitisme. Là aussi, les circonstances dans lesquelles l’hostilité se manifeste à leur égard peuvent être différentes de celles que connaissent les femmes juives. La kippa, une calotte qui signe la pratique religieuse, est portée par les hommes. Ce signe distinctif les expose au risque d’agression verbale ou physique quand ils marchent dans la rue ou prennent les transports. Ils peuvent ressentir un sentiment d’insécurité dans l’espace public, ce qui entraîne des conséquences négatives sur leur santé mentale.

Faire face à certaines étapes clés dans la vie

De l’enfance à l’âge adulte puis au grand âge, un homme franchit de nombreuses étapes dans sa vie, chacune représentant des défis particuliers pour sa santé mentale. En voici quelques-unes. On peut cliquer sur celle qui correspond au moment que l’on traverse.

A l’adolescence, le besoin de gagner en autonomie vis-à-vis des parents ou autres figures parentales se manifeste. Dans cette période de transition, les garçons peuvent s’appuyer sur des personnes qui sont des relais efficaces en matière de santé mentale. Aussi, la psychiatre et sexologue de Dieppe (Seine-Maritime) Agathe Thierry-Deflou, insiste : “Ce qui compte, c’est d’être entouré, de ne pas s’isoler, de ne pas garder ses difficultés pour soi et de savoir où chercher de l’aide, auprès des infirmiers scolaires par exemple, des missions locales pour les jeunes si on a quitté l’école, ou des maisons des adolescents. ”

Les garçons font face à une problématique bien spécifique : tenter de réconcilier des injonctions contradictoires au moment où leur identité d’homme se construit (voir plus haut la partie “Une identité masculine bousculée”). D’une part, ils reçoivent l’injonction de se préparer à être fort et musclé, capable de prendre toutes les responsabilités le jour où ils se mettront en couple. Car les stéréotypes sur la masculinité suggèrent aux adolescents que leur rôle à l’âge adulte consistera à protéger les femmes. D’autre part, suite à une large prise de conscience dans la société des inégalités entre hommes et femmes, on les engage à devenir des adultes sensibles à la cause du féminisme et respectant la liberté des femmes. 

Chaque adolescent peut trouver, au fil des années, sa façon propre de se positionner. On peut chercher autour de soi des adultes auxquels s’identifier, ou bien trouver des figures qui nous inspirent dans les films ou dans les livres. On peut saisir les occasions de sortir de sa famille, de son quartier, de son milieu, pour découvrir d’autres modes de vie et de pensées. 

Pour des informations plus générales, lire notre page dédiée à la santé mentale des jeunes.

L’adolescence constitue une période de transition vers l’âge adulte, marquée par de nouvelles expériences et des transgressions. On tente d’affirmer sa personnalité et son identité, ce qui peut se traduire par une crise existentielle ou déboucher sur des conflits dans la famille. Chez les garçons, davantage que chez les filles, l’usage de substances qui entraînent une dépendance, comme l’alcool ou les drogues, peut être perçue comme une solution. En réalité, cette consommation aggrave la situation. Il existe d’autres façons d’affronter ces difficultés : en parler autour de soi, s’entraider entre amis, trouver un thérapeute, fréquenter d’autres groupes de personnes qui n’ont pas mis les drogues au centre de leur attention.

Pour des informations plus générales, lire notre page sur les troubles addictifs.

Tout comme les jeunes filles, les jeunes garçons peuvent connaître un rapport difficile avec l’école. Cela peut conduire à un décrochage scolaire (le garçon ne va plus à l’école et quitte le système scolaire sans avoir obtenu de diplôme), à une phobie scolaire ou refus scolaire anxieux (ses absences se doublent d’anxiété, laquelle joue un rôle central dans la difficulté à revenir en cours).

Pour le pédopsychiatre Thierry Delcourt, qui a publié en 2023 un livre sur le sujet, un garçon va plus facilement se sentir “nul” ou incapable, sans le dire, tandis qu’une fille va plus volontiers pleurer, extérioriser ses émotions, ce qui lui permettra d’être mieux aidée. “Pour se défendre contre ce sentiment d’humiliation, l’élève garçon agira soit en provoquant les professeurs, soit en se repliant sur lui-même”. 

Si le refus scolaire anxieux s’installe, il existe des traitements qui ont prouvé leur efficacité pour renouer avec l’école. Il s’agit des thérapies cognitives et comportementales, avec des techniques d’exposition progressive à l’environnement scolaire, qui sont détaillées par l’association d’entraide Phobie Scolaire.

Certains hommes deviennent pères. Pour eux, l’arrivée du premier enfant fait bouger les repères installés dans leur couple. Cela peut provoquer de la détresse, et le père peut hésiter à parler de ses difficultés, par peur d’être incompris ou jugé. La psychiatre Agathe Thierry-Deflou reçoit de nombreux jeunes papas dans sa consultation : “Certains ont besoin d’être suivis juste après la naissance de l’enfant. Cet événement chamboule les rôles et il y a parfois besoin de passer par des entretiens de couple, pour réaménager la place de chacun. La plupart des femmes traversent une période de fusion avec le nouveau-né, certains pères ne s’y attendaient pas et ont le sentiment d’être tenus à l’écart.”

Un père sur dix est touché par la dépression du post-partum, une forme de dépression intervenant chez les parents qui viennent d’avoir un enfant. Si cette proportion est moins élevée que chez les mères (une mère sur cinq), leurs symptômes sont moins bien repérés. Chez eux, les signes sont principalement l’irritabilité, la perte de plaisir dans les activités qui leur en procurent habituellement et une plus grande consommation de substances (drogues, alcool, cigarettes…). On en trouve la liste dans notre article dédié à la santé mentale des parents (dans la rubrique “Baby blues, dépression du post-partum, quelle différence”). On peut aussi télécharger notre BD Quand c’est difficile pour le papa

Le soutien de l’entourage, un suivi par un professionnel de la santé mentale, une psychothérapie et, dans certains cas, un traitement médicamenteux, aident à se rétablir des troubles dépressifs.

Les hommes subissent une forme de pression au travail différente de celle des femmes. Celle-ci est liée à l’association qu’on fait couramment entre la virilité et la performance. On attend d’eux un investissement important voire total dans leur travail, la réussite professionnelle, sans compter qu’ils doivent assurer la stabilité financière de la famille – s’ils en ont une. Le surinvestissement se fait bien souvent au détriment de la vie personnelle, affective et sociale. 

La psychiatre Agathe Thierry-Deflou constate dans son cabinet que dans le couple, encore aujourd’hui, l’homme est presque toujours celui qui est chargé de ramener l’argent à la maison. Quand elle propose à un patient de lui prescrire un arrêt de travail, “il le vit souvent mal, précise la psychiatre, parce qu’il craint d’être perçu comme incapable de répondre à l’injonction de performance et que sa virilité soit mise en doute.”

Pascal Gibon, rétabli de troubles bipolaires, a fait les frais de ce stéréotype . “J’ai traversé une crise liée à mon trouble bipolaire qui n’avait pas encore été diagnostiqué, se souvient-il. J’ai été hospitalisé et j’ai alors commencé un traitement. Devant l’insistance de mon employeur, je suis retourné au travail trop tôt, je n’étais pas encore stabilisé. Résultat, j’avais la peur au ventre chaque matin avant d’y aller, j’en vomissais. J’étais certain que j’allais me faire licencier. J’ai dû arrêter à nouveau. J’ai repris quelque temps plus tard et ça s’est mieux passé. Il me fallait du temps et ça, mon employeur, mes collègues et même ma nouvelle compagne avaient du mal avec cette réalité.”

La psychiatre Agathe Thierry-Deflou note que la pression peut prendre d’autres formes moins directes, qui ont elles aussi une influence négative sur la santé mentale : “Les hommes sont encore stigmatisés s’ils refusent un poste à responsabilités ou s’ils prennent un temps partiel, par exemple pour s’occuper de leurs enfants.” 

Comment s’aider soi-même

Mieux identifier ses émotions

Tous les experts interrogés l’ont formulé auprès de Psycom : chez les hommes, la santé mentale est d’abord affectée par la méconnaissance des émotions qui les traversent. Dès lors, il est utile d’apprendre à les reconnaître, à les accepter et d’agir en les prenant en compte. “Certains hommes, explique la psychiatre Agathe Thierry Deflou, utilisent une seule émotion pour exprimer toutes les autres, et c’est souvent la colère. Or, pour l’entourage, il n’est pas facile de saisir ce que la personne ressent si elle use du même canal pour manifester de la tristesse, de la peur ou du dégoût. Et ce n’est pas facile pour elle-même non plus”.

Il n’est jamais trop tard pour apprendre, même adulte, à identifier ses émotions. La psychiatre conseille de les évoquer avec les autres sans culpabilité, en commençant par les considérer comme légitimes. “J’apprends aux femmes à exprimer leur colère et aux hommes leur tristesse”, continue la psychiatre. Il existe de nombreux outils en ligne et en accès libre qui permettent de s’entraîner à identifier et à réguler ses émotions. Psycom en a sélectionné plusieurs qui respectent des critères de qualité stricts, à découvrir dans notre page “Ce qu’on peut faire pour sa santé mentale”, rubrique “Reconnaître ses émotions”, en cliquant sur le bouton ci-dessous. 

Décider qu’on est responsable de ses actes

Quand on sait mieux reconnaître ses émotions et repérer ce qui les déclenche, une autre étape consiste à se pencher, sans complaisance, sur ses comportements. En se demandant par exemple : comment j’agis quand je me sens en colère, quand je me sens triste, quand je me sens frustré. Une forme de maturité consiste à décider, à un moment de notre vie d’adulte, que nous sommes responsables de nos actes. 

“Parfois, la société excuse la violence quand elle vient des hommes, remarque la psychiatre Claire-Lise Alvarez. On cherche ses causes dans le passé de la personne ou dans ses problèmes de santé mentale. Ça peut être utile de se pencher sur les origines du phénomène, mais ça ne peut pas devenir une justification de ses comportements”. 

Et la psychiatre de poursuivre : “Les femmes aussi vivent des traumatismes dans leur enfance ou bien composent avec des troubles psys, pourtant chez elles cela se solde plus rarement par de la violence. Alors, il y a un choix intime, personnel, à faire dans sa construction en tant qu’homme. Se considérer responsable de soi-même, ne pas seulement blâmer les autres ou invoquer les circonstances défavorables, est sans doute le meilleur conseil qu’on puisse donner pour aider les hommes en difficulté.”

Apprendre à s’entourer

Être là pour les autres et trouver du soutien auprès des autres est un facteur important pour notre santé mentale. Or les hommes ont, en moyenne, un réseau social moins important que les femmes. Ils apportent aussi un soutien moins efficace à leur entourage. Cette situation peut changer, à partir du moment où on en prend conscience. Car les hommes peuvent apprendre à s’entourer et à développer des relations fortes et authentiques, notamment en prenant en compte leurs émotions et du même coup, celles des autres. 

Pour Denis H., le déclic s’est produit à l’occasion d’une crise. Il était un professionnel de santé respecté et travaillait dans une clinique sans compter ses heures, raconte-t-il à Psycom, sous couvert de l’anonymat. Mais il en voulait toujours plus, une plus grande maison, de plus belles vacances, il n’était jamais satisfait de ce qu’il avait et, un jour, il a craqué. 

J’ai fait un burn-out. Cet état d’épuisement s’est couplé à ma bipolarité et à mon alcoolisme – je le qualifierais de modéré. Tout ça m'a donné des idées noires. J’ai été hospitalisé pendant six semaines, puis j’ai fait six semaines de convalescence dans un établissement de santé. Et là, j’ai eu une chance incroyable, je le mesure avec le recul. Ma femme et mes trois enfants venaient me voir régulièrement, ils étaient très présents. Ça contrastait avec l’attitude de mes collègues. Sur la trentaine de médecins que je côtoyais tous les jours à mon travail, avec lesquels j’avais la sensation de former une grande famille, un seul m’a tendu la main à mon retour en m’invitant à dîner chez lui. Cet épisode a été un révélateur, j’ai changé de métier, je me suis reconverti dans l’écoute des autres au sein d’une association d’entraide, dans laquelle je trouve la solidarité à laquelle j’aspire.

Denis H.

On peut tour à tour aider ou être aidé. L’ONG Movember spécialisée dans la santé des hommes propose un outil en ligne, pour s’entraîner à trouver les bons mots, quand un ami ou un collègue traverse une période difficile. “Tu n’as pas l’air dans ton assiette, est ce que ça va ?” est un exemple de phrase qui peut aider à engager la conversation, parmi d’autres proposées dans les conversations imaginées par Movember.

On peut apprendre à accepter de l’aide même si, en tant qu’homme, on a été éduqué à ne pas en demander. 

S’inspirer d’autres hommes assumant leurs problèmes de santé mentale

On peut chercher autour de soi, à travers les témoignages dans les médias ou sur les réseaux sociaux, des figures auxquelles s’identifier, parmi les hommes qui assument ouvertement leurs problèmes de santé mentale. Il peut s’agir de proches ou bien de personnalités publiques pour lesquelles on a du respect, ou même de l’admiration. En les écoutant raconter la manière dont ils surmontent leurs difficultés, on peut se sentir moins seul et s’autoriser à parler de ses problèmes, comme ils le font. 

Parmi ces personnalités, on peut citer le chanteur Stromae, qui a créé l’évènement au journal télévisé de 20h sur TF1 en 2022, en révélant qu’il avait eu des pensées suicidaires. Le nageur Florent Manaudou a dévoilé en 2025 qu’il était concerné par la dépression. Ça a aussi été le cas du champion de football Thierry Henry, gagnant de la coupe du monde 1998, et de l’animateur télé et humoriste Bertrand Chameroy. De son côté, le journaliste radio Nicolas Demorand a révélé en 2025 qu’il vivait avec des troubles bipolaires.  

Dans le podcast Les maux bleus, dédié à la santé mentale, des hommes racontent les situations de mal-être qu’ils ont traversées, et quel regard ils portent dessus aujourd’hui. Franz témoigne de son burn-out et de sa décision de consulter un psychiatre. Yann raconte comment il a été pris dans la spirale de l’alcool, c’est aussi le cas de Baptiste. Lilian explique comment il vit avec la cyclothymie et ses fluctuations d’humeur imprévisibles. Guillaume, lui, est concerné par une anxiété sociale, suite à un traumatisme. Alexis raconte comment il compose avec l’agoraphobie et les attaques de panique. Thomas est concerné par des troubles bipolaires. Mickael se confie à propos de ses troubles des conduites alimentaires

Dans son blog sur Substack Thérapies Chacun son marathon, Irvin partage son quotidien “entre TDAH et trouble borderline, avec ses (très) hauts et (très) bas”.

Plusieurs hommes ont accepté de témoigner de leur vie et de leur rétablissement après avoir eu des idées suicidaires, dans les vidéos réunies sur le site Les Ulysses. Ils expliquent ce qui leur est arrivé, comment ils ont trouvé de l’aide et s’en sont sortis. On peut regarder le témoignage de Christophe ou celui d’Olivier

D’autres se sont exprimés sur les bienfaits de leur suivi par un psychologue, comme les humoristes Haroun (ici en 2025 sur Instagram)  et Jérémy Charbonnel (ici en 2025 sur TikTok). 

Ecouter, regarder, lire sur le sujet

Des séries, des films, des livres, des podcasts, des magazines et des documentaires abordent la question des hommes et de leur santé mentale. On peut y trouver des explications à ce qui nous arrive, et des stratégies auxquelles on n’aurait pas pensé pour surmonter nos difficultés. 

Chacun peut en chercher sur les thèmes qui l’intéressent, avec internet ou en demandant des recommandations à son entourage. En voici quelques uns : 

  • la série Normal People (sur M6, en accès libre) nous fait suivre le parcours d’un homme en proie à la dépression, avec une description de ses ressentis très bien menée. 
  • le magazine en ligne Kool Mag (en accès libre) explore la paternité moderne, et propose des articles sur la façon dont les hommes peuvent assumer leur part dans la vie de famille.
  • le podcast en 4 épisodes Être un bon homme – attention jeu de mots – (sur France Culture, en accès libre), par le producteur Romain de Becdelièvre, tente de dresser le portrait des hommes d’aujourd’hui et de redéfinir la masculinité après le mouvement #MeToo.
  • les 2 épisodes du Guide pratique pour devenir un vrai “mec bien” (sur Binge Audio, en accès libre) dans le podcast Les couilles sur la table, avec le chercheur Quentin Delval en invité, qui détaille comment il tente de se défaire de ses réflexes hérités d’une socialisation propre à son genre.
  • le film Happiness Therapy (payant, en streaming) raconte avec humour et légèreté le périple psychique d’un homme ayant tout perdu, qui rencontre une femme également abîmée par des expériences de vie difficiles. Leur duo donne la pêche.
  • la série Sex Education (sur Netflix, avec abonnement) relate le parcours amoureux d’un groupe d’adolescents et d’adolescentes qui naviguent entre les préjugés virilistes et la découverte de leur orientation sexuelle.
  • la mini-série Adolescence (sur Netflix, avec abonnement) se penche sur les tourments d’un jeune homme de 13 ans face aux exigences et injonctions sociales qu’il reçoit de ses camarades de classe et de sa famille, sur fond d’accusation du meurtre d’une élève. 

Où trouver de l’aide

Les hommes peuvent trouver de l’aide auprès de leur entourage et de la plupart des structures de soutien psychologique, qui ne font pas de différence selon le genre. En effet, à part des maisons dédiées à la santé des femmes, les structures d’accueil psychologique en France sont ouvertes autant aux hommes qu’aux femmes. 

Sur un petit nombre de problématiques, il existe des ressources spécifiques pour les hommes. Les structures ou services identifiés par Psycom en 2025 figurent ci-dessous.

Des lignes d’écoute

La plupart des lignes d’écoute et de soutien psychologique répondent aussi bien aux hommes, aux femmes et aux personnes ayant d’autres identités de genre. On peut trouver leurs numéros sur notre guide des lignes d’écoute

Deux lignes plus spécifiques aux hommes concernent des problématiques particulières : 

  • si on est victime de violences, SOS Hommes Battus
  • le dispositif STOP, où l’on répond aux personnes attirées sexuellement par les enfants. 

Des groupes de paroles pour les hommes

Des groupes de paroles se tiennent un peu partout en France, réunissant des personnes avec une expérience commune (par exemple le psychotraumatisme) ou bien un même trouble psychique (par exemple une addiction à l’alcool). La grande majorité sont mixtes, c’est-à-dire ouverts aux hommes comme aux femmes. 

Un petit nombre de groupes de paroles sont réservés aux hommes, notamment quand il s’agit de partager des expériences de violences sexuelles. En effet, la non mixité peut permettre à certains de se sentir plus en confiance.

Voici des structures organisant des groupes de parole gratuits qui peuvent aider les hommes.

L’association a initié en 2023 des cercles de parole en visio pour les hommes victimes de violences, animés par deux thérapeutes. Ces cercles accueillent une dizaine d’hommes maximum par session et permettent d’échanger sur des sujets tels que : qu’est-ce que la masculinité, la féminité, le rapport à soi, comment se reconstruire, comment se projeter vers l’avenir suite à des violences conjugales. 

France Dépression organise des groupes de parole mixtes qui se tiennent dans les régions où l’association est implantée, avec un format propre à chaque antenne locale. Lors de ces groupes de parole, on vous demande comment vous allez, si le moral est bon. On peut à la fois se livrer, écouter les autres et discuter.

Cette association a été créée par Sébastien Boueilh, ancien rugbyman, qui a été victime de violences sexuelles entre 12 et 16 ans. Elle œuvre principalement dans le milieu sportif, mais pas seulement. Elle propose des groupes de parole dédiés aux hommes, animés par une psychologue et une juriste, avec des thèmes tels que : hommes victimes de violences, victimes collatérales, sportifs de haut niveau, adolescents. Les inscriptions se font par courriel à .

Cette association d’entraide réunit des femmes et des hommes ayant été agressés sexuellement. Elle organise des groupes de parole en présentiel appelés “rendez-vous” dans plusieurs villes, animés par des membres bénévoles, dans lesquels les personnes n’ont pas à dévoiler leur identité. Il existe aussi des groupes de parole en visio. La plupart des groupes sont mixtes, un petit nombre réunit seulement des hommes. 

Cet hôpital a mis en place des groupes de parole à destination des hommes victimes de violences sexuelles, encadrés par deux psychologues. Plus d’informations en appelant le 03 80 78 00 44.

Ce service de Protection maternelle infantile (PMI) a mis en place un groupe de parole post-natal à destination des nouveaux pères et des nouvelles mères. Il est co-animé par un psychologue et une sage-femme ou une puéricultrice. Il se réunit un jeudi par mois de 17h30 à 19h dans les locaux de la PMI Cornet à Pantin. Inscription au 01 71 29 56 40.

Ce collectif organise des cercles d’écoute dans plusieurs villes, pour les hommes qui se posent des questions sur les violences sexistes et sexuelles, et qui souhaitent jouer un rôle actif dans leur prévention.

Auprès d'un psychologue ou d'une psychiatre

Quand parler de ses difficultés avec des proches ne suffit pas, on peut s’adresser à un professionnel de la santé mentale, par exemple une ou un psychologue, une ou un psychiatre, une ou un pair-aidant. Certains hommes se sentiront plus en confiance avec un professionnel, d’autres davantage avec une professionnelle. Pour d’autres encore, le genre n’aura pas d’importance. 

Pour savoir ce qu’on peut attendre de chacun selon son métier, on peut consulter notre page dédiée aux professionnels de la santé mentale. Pour savoir où chercher pour trouver un psy, on peut consulter notre page dédiée aux psychothérapeutes.

Des actions collectives

On peut repérer une initiative en faveur de la santé mentale des hommes, et proposer sa participation.  En agissant de manière collective pour cette cause, on favorise aussi sa propre santé mentale. Car le fait de se sentir appartenir à une communauté, de créer du lien avec d’autres, de se mettre en action au lieu de subir, sont autant de facteurs qui ont une influence positive sur son bien-être. 

On peut par exemple se laisser pousser la moustache tout au long du mois de novembre pour signifier l’importance qu’on accorde à la santé en général, et à la santé mentale en particulier. C’est le geste symbolique qui a été choisi par le mouvement de l’ONG Movember, présente en France et ailleurs dans le monde

On peut aussi participer à des mouvements féministes incluant les hommes, pour soutenir les revendications égalitaires des femmes et se sentir plus en adéquation avec son époque. 

Il est aussi possible d’adhérer et donner de son temps à des associations qui œuvrent à améliorer la santé mentale des hommes, comme celles citées dans cet article. Certains hommes interrogés pour cet article ont dit à Psycom à quel point ils s’étaient sentis seuls face à leurs difficultés et combien ils auraient aimé disposer de plus d’informations sur les possibilités de rétablissement. Quelques-uns d’entre eux ont décidé de s’investir pour remédier à ce problème et faciliter le parcours des autres

Ils y ont trouvé leur compte, comme Ulrick Lemarchands, fondateur de l’association SOS Hommes Battus France. “Après avoir monté cette association, j’ai retrouvé un travail, une compagne et un certain équilibre dans ma vie sociale et affective. J’ai pu tirer du positif d’une situation dégradante”. 

De même pour Nicolas Montanard, en cours de rétablissement d’un trouble bipolaire. Il raconte : “J’ai décidé de faire de mon parcours une force en participant à un collectif, qui s’appelle En passant par les Calanques. Le projet vise à rompre la solitude à travers des défis à relever dans la nature, autour de Marseille, qui permettent à chacun de retrouver sa capacité à faire des choix et à résoudre des problèmes”.

Cet article a été écrit par Ana Waalder (journaliste indépendante spécialisée en santé) et Estelle Saget (responsable éditorial de Psycom).

Ont été sollicités pour cet article : Claire-Lise Alvarez, docteure en psychiatre et étudiante en écologie évolutive ; Richard Chassagne, psychologue et sexologue au CHU de Rouen ; Thierry Delcourt, pédopsychiatre à Reims, spécialisé dans la prise en charge des adolescents ; Antoine Del Cul, psychiatre, praticien hospitalier à la Pitié-Salpêtrière à Paris ; Pascal Gibon, formateur au sein du DU de rétablissement en santé mentale de Paris Cité ; Denis H., bénévole à l’association France Dépression ; Margaux Hazan, interne en psychiatrie et chercheuse en santé publique ; Ulrick Lemarchands, fondateur de SOS Hommes Battus France ; Nicolas Montanard, médiateur de santé-pair à l’AP-HM ; Gabriel Raskinet, créateur de contenus sur l’addiction et ancien addict ; Agathe Thierry-Deflou, psychiatre et sexologue au centre hospitalier de Dieppe ; Louis-Georges Tin, membre du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran).

Antoine Del Cul déclare avoir reçu en 2024 un financement du laboratoire Biocodex pour l’organisation d’une réunion avec son équipe de soins.

Agathe Thierry-Deflou déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Claire-Lise Alvarez déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Margaux Hazan déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Thierry Delcourt déclare avoir reçu en 2024 un financement du laboratoire Idorsia Pharmaceuticals pour une participation à une conférence.

Richard Chassagne déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Denis H. déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Ulrick Lemarchand déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Nicolas Montanard déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec les firmes fabriquant des produits de santé.

Pascal Gibon déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Gabriel Raskinet déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Louis-Georges Tin déclare ne pas avoir de liens d’intérêts avec des entreprises fabriquant ou commercialisant des produits de santé. 

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat entre Psycom et Santé publique France.

  • La revue de presse de Psycom Les hommes ont-ils une santé mentale ? (7 novembre 2024) rassemble de nombreuses sources qui ont été utilisées dans l’élaboration de cet article.
  • Etude sur les différences de genre dans l’alexithymie, 2024
  • Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes, article de Mickaël Worms-Ehrminger, chercheur en santé publique, paru dans la revue Actualités pharmaceutiques, novembre 2024
  • Etude de l’impact de la masculinité toxique sur les violences sexuelles exercées contre les hommes et les garçons migrants, Philippe Sotas, 2025
  • Étude démontrant le plus grand impact du chômage chez les hommes, intitulée ”Santé mentale et expérience subjective du chômage”, d’Antoine Duarte, Stéphane Le Lay et Fabien Lemozy, 2024
  • Étude démontrant un lien entre un accouchement vécu négativement par les pères et une augmentation du risque de dépression paternelle en post-partum, de Courtois et Wendland, 2023, in Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie
  • Méta analyse menée par Sri Harianti, sur la construction sociale de la masculinité en lien avec la santé mentale, 2023
  • Livre de sociologie et sciences de l’éducation La fabrique des garçons : sanctions et genre au collège, de Sylvie Ayral, aux Presses Universitaires de France, 2011
  • Méta analyse menée par Baldwin, Malone, Sandall, et Bick, Santé mentale et bien-être lors de l’entrée dans la paternité, 2018, in JBI Evidence Synthesis
  • Étude canadienne de Pereira et Dubath Les comportements promoteurs d’une bonne santé mentale: Synthèse de la littérature scientifique, 2022, disponible sur le site de Minds, association suisse de lutte contre la stigmatisation en santé mentale
  • Sur le soutien social, l’article scientifique publié en 2015 “Promoting mental health and wellbeing with men and boys : What works?”, Leeds Beckett University
  • Sur le soutien à l’entourage, l’article scientifique publié en 2015 “Effects of stress on the social support provided by men and women in intimate relationships” dans la revue Psychological science

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