Le Programme de Renforcement Narratif et Thérapie Cognitive de l’autostigmatisation, en anglais NECT (pour Narrative Enhancement and Cognitive Therapy) est un programme contre l’autostigmatisation qui se veut complet. Il vise à augmenter chez chacune et chacun la capacité à reconnaître puis rejeter les préjugés sur les troubles psychiques, à modifier des croyances qui limitent l’initiative, à développer des idées plus positives sur son identité.
Les séances utilisent à la fois la psychoéducation, les thérapies cognitives, comportementales et motivationnelles, l’entraînement aux habiletés sociales et l’encouragement à la réalisation d’objectifs.
Le programme comprend 12 séances, avec des exercices pratiques. Par exemple “Décrivez une situation réelle où vous avez ressenti des émotions négatives à propos de vous-même en présence d’autres personnes” (page 45 du manuel pour les participants).
Tous les supports du programme sont en libre téléchargement, y compris le manuel pour les participants.
En France, le programme NECT est proposé par certains centres de réhabilitation psychosociale. A Lille, il se déroule à l’Établissement de santé mentale (ESM) MGEN, à l’initiative de Lidia Romano, médiatrice de santé pair, et Antoine Colliez, psychiatre. L’inscription passe par le Centre support Nord Hauts-de-France de remédiation cognitive et de réhabilitation psychosociale (CSN2R) de Lille.
A Lyon, le programme Parlons stigmatisation, inspiré du programme NECT, est proposé au Centre d’activités thérapeutiques (CATTP) du pôle Centre rive gauche, pour les personnes habitant les 3ème, 6ème et 8ème arrondissements de la ville, en lien avec le Centre hospitalier Le Vinatier. Les sessions sont animées par Marie Verquin et Marguerite Chabert, infirmières, ainsi que Lubna Berthier, psychologue. Elles s’appuient notamment sur le renforcement narratif. Cette pratique consiste à décrire une première fois des situations personnelles, puis à les décrire une deuxième fois pour construire un nouveau récit qui tienne compte des difficultés rencontrées, des points positifs de sa vie, de ce qu’on espère pour son avenir, et de ses intentions.
Le programme Care, pour le trouble borderline
Le programme bref Care, pour Centre d’aide à la régulation émotionnelle, vise à neutraliser les informations erronées véhiculées par la société sur le trouble de la personnalité borderline et qui ont été intériorisées par les personnes concernées. Elles se jugent souvent de façon négative (par exemple “Je suis un cas désespéré”) en réponse à ce qu’elles ont pu entendre de la part des soignants, qui les considèrent généralement comme “difficiles à traiter”. L’objectif du programme est de diminuer l’autostigmatisation, comme l’explique la psychiatre Claire Alliot dans sa thèse soutenue en 2024, ainsi que la honte et la culpabilité liée au trouble.
Il s’agit d’une version courte du programme de psychoéducation plus long qui porte le même nom. Le programme bref Care comporte 4 séances de deux heures en groupe, à raison d’1 par semaine. La première porte sur les symptômes, la deuxième sur les traitements, la troisième sur les émotions, leur rôle et leur utilité, et la quatrième sur la tolérance à la détresse, pour mieux gérer les moments de crise.
Ce programme a été conçu à Lyon, dans la filière de soins spécialisée dans la crise suicidaire à l’hôpital Edouard Herriot (Hospices civils de Lyon). Il est proposé après une hospitalisation courte ou une consultation aux urgences.