"Génération santé mentale" : plus engagée face au mal-être

Publié le 22/05/2025
Le gouvernement a annoncé des mesures pour la santé mentale des élèves. L'occasion pour les jeunes de prendre la parole dans les médias et de donner leur avis.

[REVUE DE PRESSE] Les jeunes sont plus conscients que leurs aînés de l’importance de la santé mentale, et aussi plus engagés. La ministre de l’Education Elisabeth Borne a annoncé le 14 mai plusieurs mesures concernant la santé mentale des élèves, dont la volonté de promouvoir “l’entraide entre pairs”. Ainsi, à partir de janvier 2026, des élèves volontaires pourraient “repérer et aider leurs camarades en souffrance”. Des médias ont donné la parole à cette génération qui invente un nouveau rapport à la santé mentale. 

  • Lire l’article du 15 mai sur 20 Minutes
  • Ecouter la chronique de Véronique Fèvre sur BFM TV

Que pensent les jeunes de ces mesures ? Les lycéens interrogés par la journaliste de L’Etudiant Mathilde Grandadam-Nicot se disent globalement déçus. Yassine, 18 ans, élu du conseil national de la vie lycéenne à Rennes, a le sentiment que la parole des jeunes “n’est pas entendue”.

D’autres jeunes regrettent le manque de moyens. Ainsi, des lycéennes témoignent – sans qu’on voit leurs visages – sur BFM TV. “Niveau infirmière on en a une, elle peut être là toute la semaine et après, ne plus être là pendant quelques semaines”, explique l’une. “Les personnes qui ont des problèmes mentaux, elles ont jamais une épaule sur laquelle se reposer qui est tout le temps là”, ajoute une autre. 

Cependant, la mesure consistant à encourager des jeunes à endosser le rôle de référent sur la santé mentale semble mieux accueillie. La journaliste de RMC Cassandre Braud a rencontré Adama, prête à se porter volontaire pour être référente. “C’est mieux d’en parler avec quelqu’un qui a à peu près notre âge, parce qu’il peut mieux comprendre que les personnes âgées…”, estime la lycéenne. A condition, selon elle, que le référent reçoive une formation sur “les numéros d’urgence, comment parler, être à l’écoute, avoir les mots justes.”

  • Regarder le reportage sur RMC

Cette génération, qui serait davantage confrontée au mal-être selon plusieurs études, est davantage capable d’en parler. Une réalité qui s’incarne dans l’expression “génération santé mentale”, utilisée par Yoa. Dans sa chanson “Insomniaque 4 ever” (pour toujours) sortie en 2023, la chanteuse de 26 ans raconte l’angoisse qu’elle peut ressentir la nuit : “J’ai passé l’heure à compter les heures sans arriver à dormir, Je suis pas bien quand t’es pas là, je peux faire des bêtises”. Puis arrive le refrain : “Génération santé mentale, tu le sais y’a qu’toi qui compte, Génération maladie mentale, normaliser la honte”.

  • Ecouter la chanson sur son compte YouTube
  • Ecouter Yoa dans l’épisode du podcast Folie douce en 2024, par la journaliste Lauren Bastide

Il faut compter avec les jeunes, au point qu’un pédopsychiatre de Nantes, Alexandre Novo, s’est adressé directement à eux dans une lettre ouverte. “Chers enfants, chers adolescents, écrit le médecin, qui exerce dans les établissements de l’association les Apsyades. Nous sommes désolés pour vous, que nous [les professionnels de ces établissements] ne vous voyons qu’après plusieurs semaines voire plusieurs mois d’attente au CMP [centre médico-psychologique]. Nous sommes également désolés pour vous que les psychologues, les infirmiers et les médecins scolaires soient de plus en plus rares”. 

Les jeunes ont aussi des idées pour eux mêmes. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) le montre à travers un dispositif réunissant 20 jeunes entre 12 et 18 ans, sur tirage au sort (Psycom a été chargé de les former aux enjeux de santé mentale). Ensemble, ces jeunes ont réfléchi à des solutions, par exemple réduire le temps de cours et mieux organiser les emplois du temps. “Les adultes ne savent pas comment s’y prendre par rapport à nous, estime Faustine, 16 ans, interrogée par la journaliste de Brut Leila Amrouche. Je pense que c’est nous, justement, qui pouvons faire changer les choses”. 

  • Regarder le reportage du 18 avril sur le média Brut
  • Lire les recommandations des jeunes dans leur rapport du 23 mai sur le site du CESE 

CREDITS DE CETTE REVUE DE PRESSE

Veille de l’actualité en santé mentale : équipe Psycom
Choix du sujet en comité éditorial : Estelle Saget, Cyril Combes, Léa Sonnet, Aude Caria (Psycom)
Rédaction : Estelle Saget (Psycom)