Bien-être : des charlatans en pleine forme

Publié le 14/11/2022
La crise sanitaire a profité aux individus et aux mouvances à risque de dérive sectaire, comme le montre l'augmentation des signalements à la Miviludes.

[VU SUR LE WEB] La Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a enregistré une nouvelle augmentation de signalements concernant un mouvement, une pratique ou un individu à risque de dérive sectaire. 

Dans son rapport 2021, l’instance rattachée au ministère de l’Intérieur précise avoir reçu 4 021 signalements, soit une hausse de 33 % par rapport à 2020.“La crise sanitaire, inédite par son ampleur, a favorisé l’émergence de nouvelles mouvances et d’individus souhaitant tirer profit des personnes isolées, malades ou en perte de repères“, indique le rapport, rendu public le 3 novembre. 

La Miviludes souligne la multiplication de “petites structures” présentes dans le domaine de la santé, du bien-être et de l’alimentation. “L’atomisation des dérives sectaires se traduit par un nombre accru de charlatans opérant seuls et en toute indépendance”, précise le rapport. 

A l’occasion de la sortie du rapport, le gouvernement a annoncé des “assises des dérives sectaires et du complotisme” pour le premier trimestre 2023.

  • Regarder la vidéo sur le site de France TV Info
  • Lire la dépêche de l’Agence France Presse (AFP) sur Sud-Ouest
  • Consulter les thèmes des signalements à la Miviludes (coaching, méditation,…), page 38 du rapport 2021, et ses sujets d’inquiétude (l’Eglise de Scientologie, les pseudo-guérisseurs,…) page 58 

Ces dernières années, de nombreux citoyens et professionnels de santé se sont impliqués dans la lutte contre les dérives thérapeutiques, en utilisant notamment les réseaux sociaux. Cette mobilisation a conduit la plate-forme Doctolib à décider, le 26 octobre, de ne plus faire figurer les “praticiens du bien-être” non référencés par les autorités sanitaires, comme les naturopathes ou les sophrologues. 

  • Lire la dépêche de l’AFP sur le site du Figaro
  • En savoir plus sur le collectif de citoyens L’Extracteur avec l’article de Libération, et lire leur post de blog sur le rapport de la Miviludes
  • Voir le témoignage en bande dessinée de Natacha Guiller, poète et artiste sous le nom de SNG, ainsi que pair-aidante en santé mentale, sur sa rencontre avec des membres de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH, dépendant de la Scientologie)
  • Se faire une opinion sur la validité scientifique d’une pratique, à partir des informations réunies par le collectif de professionnels de santé No Fake Med
  • Ecouter les podcasts de la documentariste Elisabeth Feytit, ex-adepte des croyances New Age, sur son site Meta de choc

De son côté, l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes a dressé une liste des pratiques qu’il ne reconnaît pas. Mis en ligne en septembre, le tableau recense des techniques qualifiées “d’illusoires”, qui selon l’Ordre “ne disposent pas de validation scientifique”. Dans la catégorie intitulée “méthodes psychologisantes”, figurent la kinésiologie, l’EFT ou Emotional Freedom Techniques, le décodage biologique, la sophrologie. 

Si la vigilance est nécessaire, faudrait-il pour autant bannir toutes les pratiques alternatives et tous leurs praticiens ? C’est la question de leur encadrement qui est aujourd’hui posée dans de nombreux médias. 

  • Lire la tribune “Ne mettez pas tous les naturopathes dans le même panier” publiée le 4 octobre par une naturopathe sur le site du Monde
  • Ecouter l’émission du 26 octobre “Médecines alternatives, mieux vaut prévenir que guérir” sur France Culture