Les troubles bipolaires, qu’est ce que c’est ?
Les troubles bipolaires se caractérisent par une variation anormale de l’humeur, avec l’alternance de deux phases – d’où le mot bipolaire. La personne peut, par exemple, vivre une période d’excitation (appelée épisode maniaque) suivie d’une période de dépression, voire de mélancolie profonde. Ces épisodes sont entrecoupés de périodes de stabilité qui, selon les personnes et les cycles, durent plus ou moins longtemps. L’intensité et la durée des épisodes d’excitation et de dépression varient d’une personne à l’autre, ou au cours de la vie d’une même personne.
Les troubles bipolaires portaient auparavant le nom de psychose maniaco-dépressive (PMD). Ils peuvent être de plusieurs types, la précision étant apportée au moment du diagnostic. Ils sont souvent associés à des troubles anxieux et à des comportements addictifs, selon l’étude publiée en 2018 dans la revue Therapeutic Advances in Psychopharmacology.
Les troubles bipolaires peuvent avoir des répercutions importantes sur notre vie affective, familiale, professionnelle et sociale. Malgré ces difficultés, il est possible de se rétablir de troubles bipolaires.
L’épisode dépressif associe un certain nombre de symptômes, présents toute la journée et presque tous les jours, non influencés par les circonstances et durant au moins deux semaines. Ces symptômes sont les suivants :
- Humeur dépressive, tristesse
- Perte d’intérêt
- Fatigue ou perte d’énergie
- Trouble de l’appétit (avec perte ou prise de poids)
- Troubles du sommeil (perte ou augmentation)
- Ralentissement/agitation psychomotrice
- Sentiment d’infériorité, perte de l’estime de soi
- Sentiment de culpabilité inappropriée
- Difficultés de concentration
- Idées noires, pensées de mort, comportement suicidaire.
L’épisode maniaque est défini comme une période d’au moins 4 jours consécutifs, durant laquelle nous sommes expansif ou irritable, très différent de notre façon d’être habituelle, avec la présence d’au moins 3 des symptômes suivants :
- Augmentation de l’activité ou agitation physique
- Augmentation du désir de parler
- Difficultés de concentration
- Réduction du besoin de sommeil (par exemple se sentir reposé après seulement 3 heures de sommeil)
- Augmentation de l’énergie sexuelle
- Achats inconsidérés, ou autre types de conduites insouciantes ou irresponsables
- Augmentation de la sociabilité ou familiarité excessive.
Pour qu’un diagnostic de trouble bipolaire soit posé, il faut que la personne ait vécu au moins un épisode dépressif et un épisode maniaque ou hypomaniaque (moins grave qu’un épisode maniaque).
Le diagnostic est souvent posé avec un délai de plusieurs années après l’apparition des premiers symptômes, ce qui peut retarder la mise en place d’un traitement adapté.
Quelques idées reçues sur les troubles bipolaires
« Les personnes bipolaires sont toujours dans un excès ou dans l’autre »…
EN FAIT : les périodes maniaques ou dépressives sont entrecoupées de longues périodes de rémission pendant lesquelles la personne va bien.
« Les personnes bipolaires sont une charge pour la société »…
EN FAIT : Beaucoup de personnes bipolaires travaillent. Certaines font preuve d’une grande créativité. Parmi les exemples célèbres : Issac Newton, Virginia Wolf, Frédéric Chopin ou Winston Churchill.
Le recours aux médicaments
Pour le traitement des troubles bipolaires, l’équipe médicale prescrit le plus souvent des stabilisants de l’humeur, dits aussi régulateurs, thymorégulateurs ou normothymiques. Ces médicaments psychotropes sont utilisés afin de prévenir les récidives d’épisodes dépressifs ou maniaques.
Le lithium est le stabilisateur de l’humeur de référence, généralement proposé en premier. Sa concentration dans le sang est à surveiller régulièrement pour éviter les surdoses aux conséquences parfois graves. Son association avec certains autres médicaments est à éviter.
Certains antiépileptiques sont aussi utilisés pour leur effet stabilisant de l’humeur : le valproate de sodium (Depakine® ou autres), le valpromide (Depamide®) – deux dérivés de l’acide valproïque – la carbamazépine (Tegretol® ou autres) et la lamotrigine (Lacmital® ou autres).
Une association de plusieurs stabilisants de l’humeur est parfois utilisée. En cas de symptômes persistants, on peut ajouter un neuroleptique.
Tous les médicaments psychotropes peuvent causer des effets indésirables, souvent peu gênants, certains rares mais graves. Les détecter permet souvent d’en limiter les conséquences. Certaines précautions permettent d’en éviter beaucoup, en particulier en limitant les associations avec d’autres médicaments.